Economie

ESCWA : Les droits de douane américains menacent 22 milliards de dollars d’exportations arabes non pétrolières

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La Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale (CESAO – ESCWA) a mis en garde, dans une note de politique publiée samedi 19 avril 2025, contre les conséquences des nouveaux droits de douane imposés par les États-Unis, qui mettent en péril des exportations des pays non pétrolières à destination du marché américain, d’une valeur estimée à 22 milliards de dollars.

Parmi les pays susceptibles de subir de fortes pressions économiques en raison de ces mesures figurent le Bahreïn, l’Égypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc et la Tunisie. La Jordanie apparaît comme la plus exposée, ses exportations vers les États-Unis représentant environ 25 % de l’ensemble de ses exportations mondiales, ce qui la place dans une position de grande vulnérabilité.

Les pays arabes à revenu intermédiaire, comme l’Égypte, le Maroc, la Jordanie et la Tunisie, devraient également supporter un fardeau financier accru, du fait de la hausse des rendements sur les obligations souveraines, reflet de l’instabilité financière mondiale induite par la politique tarifaire américaine, selon les estimations de la CESAO.

La note exprime en outre son inquiétude face à l’affaiblissement de la demande mondiale, notamment en provenance de partenaires commerciaux majeurs comme la Chine et l’Union européenne. Cette dernière importe environ 72 % des exportations tunisiennes et 68 % de celles du Maroc, tandis que la Chine représente 22 % des importations de pétrole et de produits chimiques des pays du Conseil de coopération du Golfe. “De tels bouleversements pourraient fragiliser la stabilité économique de la région”, souligne l’ESCWA. 

Pour atténuer les effets négatifs potentiels, l’ESCWA recommande de renforcer l’intégration économique régionale en accélérant la mise en œuvre de la Grande Zone Arabe de Libre-Échange, de l’Union douanière du Golfe et de l’Accord d’Agadir. Ces initiatives permettraient de stimuler le commerce intra-arabe et de renforcer la capacité de négociation collective des pays de la région.

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