À quelques heures de l’échéance de vendredi minuit, les États-Unis se trouvent au bord d’une paralysie budgétaire, ou shutdown, après le rejet massif d’un texte proposé par les républicains au Congrès.
Une crise qui pourrait perturber le fonctionnement de l’administration et toucher des millions de citoyens, à l’approche des fêtes de fin d’année.
Qu’est-ce qu’un shutdown ?
Le shutdown désigne l’arrêt partiel des activités gouvernementales lorsque le Congrès ne parvient pas à voter le budget nécessaire pour financer l’administration fédérale.
Cela contraint certains services à fermer temporairement et force des centaines de milliers d’employés fédéraux à travailler sans rémunération ou à être placés en chômage technique.
Les conséquences pour les fonctionnaires et les services publics
Impact sur les employés fédéraux
En cas de shutdown :
- 800 000 employés fédéraux pourraient être placés en chômage technique.
- Des centaines de milliers de fonctionnaires considérés comme essentiels (agents de sécurité, médecins hospitaliers, techniciens d’entretien) devront travailler sans percevoir de salaire jusqu’à la fin de la crise.
- Cette situation, déjà observée lors de shutdowns passés, provoque des difficultés financières majeures pour les familles concernées.
Services impactés
Si certains services essentiels continueront de fonctionner, d’autres seront mis à l’arrêt :
- Les inscriptions aux programmes Medicare et Medicaid seront reportées.
- Les musées, parcs nationaux et certains bureaux administratifs fermeront leurs portes.
- En revanche, des activités vitales, telles que la protection des frontières, les soins médicaux hospitaliers ou le maintien du réseau électrique, seront maintenues.
L’échec des négociations au Congrès
Un vote sans appel
Le texte républicain, présenté jeudi 19 décembre, a été rejeté par une majorité écrasante :
- 174 votes favorables, dont seulement 2 démocrates.
- 235 oppositions, réunissant 197 démocrates et 35 républicains.
- La majorité requise de 270 voix n’a pas été atteinte, illustrant les fractures profondes entre les partis.
Le rôle de Donald Trump
Donald Trump, ancien président et figure incontournable du parti républicain, continue d’exercer une influence décisive sur la politique américaine. Dès le début des négociations budgétaires, il s’est opposé fermement à un accord bipartite proposé par les leaders républicains modérés et les démocrates. Cet accord, initialement conçu pour éviter un shutdown, incluait des concessions sur certains programmes sociaux et des financements jugés essentiels par les démocrates.
Trump, toujours en quête de préserver son image de défenseur des intérêts conservateurs les plus durs, a qualifié l’accord de “capitulation face à la gauche radicale”. Ce rejet public et médiatisé a galvanisé une partie de la base républicaine, mais a également fracturé davantage le parti, rendant tout consensus difficile à atteindre.
Le soutien au “plan B” de Mike Johnson
Face à l’échec de l’accord initial, Donald Trump a apporté son soutien à un “plan B” élaboré par le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, un proche allié politique. Ce plan propose des coupes budgétaires drastiques, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation, et une augmentation des financements pour la sécurité des frontières, un sujet cher à la base républicaine.
Cependant, ce plan se heurte à plusieurs obstacles :
- Opposition démocrate unanime : Les démocrates, majoritaires au Sénat, ont dénoncé ce projet comme une tentative de forcer des choix idéologiques au détriment des citoyens les plus vulnérables.
- Division au sein des républicains : Une partie des républicains modérés refuse de soutenir un texte jugé trop extrême, soulignant l’importance de trouver un compromis bipartisan.
- Calendrier serré : À quelques heures de l’échéance, le temps manque pour rallier une majorité au Congrès et finaliser les négociations.
Une crise dans un contexte de transition présidentielle
Cette crise budgétaire survient à un moment particulièrement délicat pour le pays : la transition présidentielle prévue en janvier 2025. Donald Trump, qui reste une figure polarisante et influente au sein du parti républicain, joue un rôle double :
- Il mobilise sa base électorale, notamment en vue des prochaines élections.
- Il complique la tâche des républicains modérés qui tentent de travailler avec les démocrates pour garantir la stabilité gouvernementale.
Le contexte de la transition ajoute une dimension supplémentaire de tension : alors que le président élu, qui succédera à Joe Biden, tente d’affirmer son programme, Trump continue de dominer l’agenda républicain, rendant difficile toute initiative qui ne correspond pas à sa vision politique.
Un phénomène récurrent : les précédents historiques
Les shutdowns marquants
- 2018-2019 : le plus long shutdown de l’histoire, sous Donald Trump, a duré 34 jours, affectant 850 000 employés.
- 2013 : un shutdown similaire avait déjà paralysé l’administration pendant 16 jours.
Perspectives pour 2024
Selon Oxford Economics, si le shutdown actuel se concrétise, il pourrait durer jusqu’à deux semaines. Les négociations restent ouvertes, mais la pression augmente pour trouver rapidement une issue afin de minimiser les perturbations économiques et sociales.
Une crise révélatrice des tensions politiques
Cette nouvelle paralysie budgétaire met en lumière les divisions profondes entre démocrates et républicains. Elle intervient dans un moment crucial pour les États-Unis, avec une transition présidentielle imminente et des défis économiques persistants.
Si un compromis n’est pas trouvé rapidement, les conséquences pourraient se faire ressentir bien au-delà des employés fédéraux, affectant l’économie et la confiance dans les institutions.
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