L’étude d’évaluation des risques agricoles dans les chaînes de valeur céréalière et oléicole en Tunisie a recensé et hiérarchisés 21 risques à l’échelle de l’ensemble de la chaîne de valeur oléicole en prenant la moyenne des scores de risque des acteurs pour chacun des risques identifiés.
Cette étude a été publiée récemment, par la PARM avec la collaboration du ministère de l’agriculture, des ressources Hydrauliques et de la Pêche (MARHP). Elle montre que les risques pesant sur le développement de la chaîne de valeur oléicole sont principalement la non-satisfaction des besoins en froid des oliviers, la sécheresse agricole et la hausse des prix à la production des olives”, lit-on dans l’étude.
Il ressort de cette étude que la probabilité d’une diminution du pourcentage de zones d’oliveraies en Tunisie où les besoins en froid des oliviers ne sont pas comblés est estimée à environ 17,1%.
Ce risque de non-satisfaction des besoins en froid pourrait résulter en une perte moyenne de 305 mille tonnes de récoltes en Tunisie, équivalant à une baisse de près de 37,7% de la production nationale d’olives à huile.
Cette perte moyenne entraînerait un coût estimé à environ 1 155 millions de dinars. De manière préoccupante, la perte maximale résultant de ce risque pourrait atteindre 757 mille tonnes, ce qui équivaudrait à un coût maximal de 2 866 millions de dinars (924 millions USD).
Dans les chaînes de valeur oléicole, la sécheresse s’avère à extrême à une probabilité d’occurrence qui se situe autour de 24,4% et pourrait entraîner en moyenne une perte de de 354 mille tonnes pour un coût de près de 1338 millions de dinars. La perte maximale causée par la sécheresse pourrait atteindre 737 mille tonnes avec un coût d’environ 2 789 millions de dinars.
Il ressort aussi de l’étude que dans la chaîne de valeur oléicole, les services financiers, notamment les assureurs, affichent une capacité de gestion des risques moins développée, en particulier face aux risques de vol et de vandalisme.
Pour contrer ces risques, l’étude recommande une nécessité d’une intervention étatique pour renforcer la sécurité et soutenir la sensibilisation. En revanche, les distributeurs et exportateurs d’huile d’olive ont la capacité de gestion des risques la plus élevée au sein de la chaîne de valeur oléicole, bénéficiant de diverses options pour maintenir leurs opérations.
Les producteurs d’olives à huile sont considérés comme les acteurs les plus vulnérables. Ils sont confrontés à des risques importants tels que la non-satisfaction des besoins en froid et la sécheresse agricole soulignant la fragilité de cette chaîne de valeur face aux risques climatiques.
L’étude indique que la création d’un groupement interprofessionnel est recommandée pour améliorer la coordination entre les différents acteurs, développer des normes de qualité, et promouvoir l’innovation.
La mise en place d’un observatoire des marchés et des prix permettra de renforcer la transparence, stabiliser les revenus des producteurs et encourager l’adoption de pratiques agricoles modernes. Une assurance spécifique pour les risques climatiques liés à la hausse des températures et aux besoins en froid est également nécessaire pour protéger les oléiculteurs et améliorer la résilience de la chaîne de valeur.
L’étude estime que l’émergence d’un leadership féminin dans la chaîne de valeur de l’huile d’olive offre des perspectives positives, illustrant les opportunités économiques pour les femmes dans le secteur agricole et un potentiel pour la revitalisation de l’économie rurale et l’autonomisation économique des femmes.
L’étude estime, dans ce contexte, qu’il est impératif de renforcer les capacités institutionnelles et humaines, en mettant un accent particulier sur l’inclusion des femmes.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires