Economie

Exportées pour moins de 6 dinars : les Tunisiens sont privés de la moitié de la production des dattes

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Une récolte record de dattes de l’ordre de 360 ​​mille tonnes est attendue cet hiver, selon la responsable de la direction générale de la production agricole, Dorsaf ben Ahmed, avec une augmentation de 14% par rapport à la saison précédente.

La variété de datte la plus populaire, Deglet Nour, représente la majorité de la production, soit environ 80% de la production totale. La responsable a également souligné l’importance de promouvoir d’autres types de dattes, offrant ainsi une plus grande diversité de produits sur le marché.

Exploration massive

L’exportation d’une grande partie de la récolte de dattes par certaines entreprises rentières provoque une hausse des prix sur le marché local et prive les Tunisiens de consommer un produit de qualité internationale, dont l’essentiel est orienté vers les marchés extérieurs à bas prix.

Au fait, les dernières données de l’Observatoire National de l’Agriculture montrent que les quantités de dattes exportées au cours des dix premiers mois de cette année se sont élevées à 90,7 mille tonnes, alors que le prix moyen mensuel du kilogramme n’a pas dépassé 5,88 dinars, portant la valeur des exportations de dattes à 533 millions de dinars.

A cet égard, le ministère de l’Agriculture souligne que les dattes doivent répondre à des spécifications de qualité adaptées à l’exportation afin de fournir des revenus en devises au pays.

Grave appauvrissement hydrique

Le rapport sur la justice environnementale récemment publié par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux a déclaré que les oasis productrices de dattes sont soumises à un grave appauvrissement hydrique et environnemental en raison de l’exportation intensive des dattes, ce qui provoque la salinité de l’eau et du sol, menaçant leur durabilité.

Le modèle agricole de monoculture adopté est également l’un des facteurs qui augmentent la gravité des risques auxquels ce secteur est confronté.

Le rapport du forum indique qu’en raison de l’exportation intensive, la biodiversité et la durabilité du système oasien sont menacées. Des problèmes institutionnels, juridiques et réglementaires entravent la gestion rationnelle de ce système agricole, d’autant plus que les autorités encouragent la culture de Deglet Nour à des fins lucratives liées à l’exportation, et rien d’autre.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek