La décision de Donald Trump de fermer l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a déclenché une onde de choc à travers le monde.
Alors que cette agence finançait 42 % de l’aide humanitaire mondiale et soutenait des programmes vitaux dans 120 pays, son arrêt brutal met en péril des millions de vies, en particulier dans les secteurs de la santé et du développement.
Un coup dur pour la santé mondiale
Depuis sa création, l’USAID jouait un rôle central dans le financement des recherches médicales et la lutte contre les épidémies. La fermeture soudaine de l’agence a entraîné la suspension d’au moins 30 essais cliniques, y compris ceux du Brilliant Consortium, qui testait deux vaccins expérimentaux contre le SIDA en Afrique.
Le programme Pepfar, qui a permis de sauver 1,3 million de personnes séropositives en 20 ans, est également stoppé net. Au Kenya, des milliers de patients ne recevront plus leurs traitements antirétroviraux. Par ailleurs, des essais cliniques en Angleterre, où une centaine de personnes avaient été vaccinées contre le paludisme, sont laissés sans suivi.
Dans d’autres régions du monde, la recherche contre le choléra, la tuberculose et le cancer du col de l’utérus est suspendue, compromettant les avancées médicales et laissant des populations vulnérables sans espoir de traitement.
L’Ukraine privée de 38 milliards de dollars d’aide
L’Ukraine est l’un des pays les plus durement touchés par l’arrêt des financements de l’USAID. Depuis le début de la guerre, l’agence américaine avait versé 38 milliards de dollars en soutien à Kiev, répartis ainsi :
- 30 milliards de dollars pour aider au financement du budget ukrainien
- 5 milliards de dollars pour le développement économique
- 2,4 milliards de dollars d’aide humanitaire
Avec la fin de ces financements, les autorités ukrainiennes craignent des pénuries de fonds pour la cybersécurité, notamment pour protéger leurs infrastructures contre les cyberattaques russes. L’impact se fera aussi sentir sur l’économie et la stabilité sociale du pays.
Un effondrement économique pour les pays dépendants de l’aide américaine
Pour de nombreux pays en développement, la suppression de l’USAID représente une catastrophe économique. Selon le Centre du développement mondial (CGD), vingt pays verront leur revenu national brut (RNB) chuter de 1 %, et certains pourraient perdre jusqu’à 3 % de leur PIB.
Des nations comme le Soudan du Sud, la Somalie et l’Afghanistan, qui recevaient entre 35 et 40 % de leur aide extérieure via les États-Unis, risquent un effondrement humanitaire. En Ghana, un déficit de 156 millions de dollars met en péril l’accès aux médicaments et aux engrais agricoles.
Des répercussions aux États-Unis
Cette décision ne touche pas seulement les pays bénéficiaires. Aux États-Unis, la fermeture de l’USAID met en péril des milliers d’emplois. L’agence employait jusqu’ici 100 000 personnes, dont une grande majorité se retrouve en congé forcé, avec une réduction prévue à seulement 300 postes.
Des entreprises qui fournissaient des produits alimentaires humanitaires sont également impactées. À Fitzgerald, en Géorgie, l’usine de Mana Nutrition, qui vendait 98 % de sa production à l’USAID, craint la faillite.
Une décision politique controversée
Donald Trump justifie cette suppression en affirmant que l’agence était “dirigée par une bande de fous extrémistes”. Il a confié la gestion temporaire de l’USAID au secrétaire d’État Marco Rubio, chargé de “mettre fin à l’insubordination”.
Mais au-delà des considérations politiques, cette décision bouleverse l’équilibre humanitaire mondial. Privés de financements, des millions de personnes risquent de sombrer dans la précarité, tandis que des pays déjà fragiles doivent affronter une crise sanitaire et économique d’une ampleur inédite.
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