Maghreb

Fitch Solutions abaisse ses prévisions de croissance de la Libye pour 2024 à 7,7%

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Dans un récent rapport intitulé « Libya’s political stalemate and oil disruptions will see growth weaken in 2024 », Fitch Solutions Country Risk & Industry Research a révisé à la baisse ses prévisions de croissance économique pour la Libye en 2024.

Cette filiale de l’agence de notation Fitch Ratings, spécialisée dans la recherche, a abaissé ses estimations à 7,7 %, par rapport à une précédente projection de 9,5%. Cette révision à la baisse découle principalement des perturbations dans la production pétrolière au premier trimestre et des tensions persistantes entre les acteurs politiques clés du pays.

Au cœur de ces défis se trouve la diminution de la production de pétrole, qui a déjà chuté de 3,5% en glissement annuel au premier trimestre. Les protestations sociales ont paralysé plusieurs sites pétroliers, impactant un secteur qui représente environ deux tiers du PIB libyen, plus de 95% des exportations de biens et environ 97% des recettes publiques. Cette situation exerce une pression significative sur la croissance économique pour l’ensemble de l’année.

Les querelles politiques incessantes entre divers acteurs politiques, notamment le gouverneur de la Banque centrale de Libye (CBL), Al-Seddik Omar al-Kabir, et le chef du gouvernement reconnu par la communauté internationale, Abdelhamid Dbeibah, continuent de retarder le décaissement des fonds nécessaires aux investissements publics et de dissuader les investisseurs étrangers.

En outre, les retards dans les projets de reconstruction des villes touchées par les inondations meurtrières en septembre 2023 entravent également la reprise des investissements.

Malgré ces défis, certaines lueurs d’espoir subsistent. L’augmentation des recettes pétrolières résultant de la hausse des prix du brut sur le marché international devrait stimuler les dépenses publiques et avoir un effet d’entraînement sur la consommation des ménages. Les autorités envisagent également d’augmenter les salaires dans le secteur public pour apaiser les tensions sociales.

Par ailleurs, la baisse des prix des produits alimentaires devrait soutenir les dépenses des ménages, bien que la dépréciation du dinar libyen et les nouvelles restrictions sur les sorties de devises limitent les effets positifs de cette baisse des prix.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek