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France-Affaire Bétharram : Première plainte contre Bayrou, ça sent le roussi

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Ça ne sent pas bon pour le Premier ministre François Bayrou, auréolé de sa victoire sur 5 motions de censure au Parlement. Le Béarnais – il est maire de Pau depuis 10 ans – est rattrapé par l’affaire Bétharram, laquelle date de l’époque où il était président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques et ministre de l’Éducation nationale. Bayrou a du souci à se faire, la première plainte est tombée, pour son silence présumé sur une série de violences et agressions sexuelles…

Les faits se sont produits dans un établissement catholique où ses enfants étaient scolarisés, son épouse y enseignait le catéchisme également. Bayrou est accusé par la partie civile d’avoir mis le couvert sur des violences physiques et sexuelles qui auraient touché plus d’une centaine d’élèves et qui ont fait l’objet d’une plainte. Le Premier ministre a rencontré les victimes, donné des gages de bonne foi, mobilisé plus de juges pour instruire l’affaire, il faut croire que ses assurances ont peu convaincu.

La ligne de défense du maire de Pau a été malmenée par les médias et des personnes tierces, dont un juge à la retraite en charge du dossier. La première plainte s’abat sur le locataire de Matignon, pour «non-dénonciation de crime et délit». Il risque très gros…

D’après Sud-Ouest, corroboré par BFMTV, il est ciblé par un ancien élève qui dit avoir été témoin, aux côtés de la fille de Bayrou, d’un déchaînement de violence durant l’année scolaire 1987-1988 : une gifle aller-retour «monumentale». D’après lui il est impossible que la fille du Premier ministre, qui devait être en première, n’ait pas relaté la scène à ses parents.

Par ailleurs cette plainte pourrait rallonger le délai de prescription qui a profité à deux autres individus placés en garde à vue la semaine dernière. Dans le même dossier un ex-surveillant général de Bétharram a été mis en examen vendredi dernier pour viol et placé en détention provisoire. Avec les autres gardés à vue ils sont les seuls encore en vie parmi les 11 suspectés de viols aggravés et agressions sexuelles.

A noter qu’il y a 112 victimes déclarées dans cette affaire. Questionnée par les journalistes de Sud-Ouest, la fille de Bayrou plaide un contexte très propice à l’omerta. «Vous imaginez, on est 80 ou 100 dans la salle, et ça ne parle pas… L’impossibilité que ça parle, c’est quand même plus intéressant à problématiser que d’imaginer le père et la mère Ubu en train de comploter dans leur cuisine», a-t-elle argué.

En marge de son déplacement au salon de l’Agriculture le week-end dernier le président Emmanuel Macron a déclaré que sa confiance en Bayrou reste intacte… Enfin, jusqu’à ce que les juges le mordent au mollet. Si les enquêtes mouillent le Premier ministre, d’une façon ou d’une autre, le chef de l’Etat ne prendra pas le risque de sombrer politiquement avec lui, il ne peut pas se le permettre avec sa cote de popularité historiquement basse.

 

 

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