Quand on vous disait que le président français, Emmanuel Macron, a décidé de se lâcher et de lâcher les coups, à quelques encablures de sa retraite politique après son second et dernier mandat. Le chef de l’Etat a cogné publiquement sur l’Algérie, en commentant l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Macron n’a pas pu s’en empêcher, c’était plus fort que lui. Il s’est dit qu’enterrer tous les usages diplomatiques au mieux fera remonter sa cote de popularité dans une France qui se droitise de plus en plus, au pire ça ne changera rien à un destin déjà scellé par les sondages (le dernier faisait état de 76% d’opinions défavorables).
Le président qu’on a entendu ce lundi 6 janvier au palais de l’Elysée n’a rien à voir avec celui qui avait posé des actes très forts pour “apaiser les mémoires“ le 19 mars 2022, qui était venu jusqu’à Alger en août 2022 pour sceller la réconciliation après une guerre de libération longue et sanglante. Oublié tout ça. “L’Algérie que nous aimons tant et avec laquelle nous partageons tant d’enfants et tant d’histoires entre dans une histoire qui la déshonore, à empêcher un homme gravement malade de se soigner. Ce n’est pas à la hauteur de ce qu’elle est“, a asséné le chef de l’Etat français.
Il a pris son temps pour évoquer l’arrestation de l’écrivain franco-algérien, près de 2 mois après il a pris la parole lors des traditionnels vœux adressés aux Ambassadeurs. Macron voulait s’assurer que les diplomates entendraient et rapporteraient ce qu’il a à dire sur l’arrestation de l’intellectuel à l’aéroport d’Alger le 16 novembre 2024, pour atteinte à la sûreté de l’État. Ce qui est certain c’est que cette sortie ne soignera pas les liens avec Alger, après une série de représailles suite au basculement de Paris en faveur du Maroc.
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a parlé de Sansal pour la première fois le 30 décembre dernier, en le traitant d'”imposteur” missionné par la France. Ce à quoi Macron a répondu ce lundi devant les ambassadeurs : “nous qui aimons le peuple algérien et son histoire, je demande instamment à son gouvernement de libérer Boualem Sansal“.
En novembre 2024 le cabinet du chef de l’État français avait ébruité que le président était “très préoccupé par la disparition” de l’homme qui a reçu le grand prix du roman de l’Académie française en 2015 et a été naturalisé en 2024. En décembre dernier la télévision publique algérienne a passé un documentaire qui a pointé le renseignement français dans une collusion avec des islamistes pour déstabiliser l’Algérie.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, est monté au front hier dimanche sur RTL pour exprimer “ses doutes” sur la volonté d’Alger de s’en tenir à “la feuille de route” actée par les deux parties lors du voyage de Macron en 2022. On en est là : des passes d’armes et il est à peu près certain que la dernière sortie du président français ne permettra pas de sortir de l’oeil du cyclone.
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