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France-Algérie : Ségolène Royal répond à Alger, elle ne tremble pas face à Retailleau, alors que Macron…

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Dans son entretien avec le journal français L’Opinion le chef de l’Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune, l’avait citée parmi les personnalités françaises capables de réchauffer les liens entre Paris et Alger. L’ancienne ministre française Ségolène Royal vient de démontrer qu’elle serait parfaitement à la hauteur des attentes du président Tebboune…

Ce dernier avait égrainé le 2 février dernier une belle brochette d’intellectuels et d’hommes/femmes politiques français dont les voix portent et qui peuvent tout à fait éteindre les braises sur lesquelles souffle le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Questionné sur sa disposition à renouer le dialogue avec la France, Tebboune avait répondu par un Oui franc, «à condition qu’il y ait des déclarations politiques fortes (…). Tout à fait. Ce n’est pas à moi de les faire. Pour moi, la République française, c’est d’abord son Président», avait-il ajouté.

Il l’a redit dans sa dernière sortie, face à des médias publics. Des mots forts et sans ambiguïté sur sa volonté de ne pas laisser les anti-algériens conduire le débat. Tebboune n’attend que la seule parole qui compte dans cette affaire, celle de son homologue français Emmanuel Macron. Elle tarde à venir, le palais de l’Elysée louvoie, lambine et hésite encore à museler définitivement Retailleau, qui embarque avec lui une frange de la société chauffée à blanc par l’extrême droite et la droite dure. En attendant que Macron sorte du bois et assume son rang Mme Royal s’avance…

«Il y a des intellectuels et des hommes politiques que nous respectons en France comme Jean-Pierre Chevènement, Jean-Pierre Raffarin, Ségolène Royal et Dominique de Villepin, qui a bonne presse dans tout le monde arabe, parce qu’il représente une certaine France qui avait son poids», avait déclaré le président algérien en février dernier. Il avait ajouté qu’il ne faut pas «laisser ceux qui se disent journalistes leur couper la parole et les humilier, particulièrement dans les médias de Vincent Bolloré dont la mission quotidienne est de détruire l’image de l’Algérie».

L’ancien chef de la diplomatie et ancien Premier ministre Dominique de Villepin a déjà répondu aux appels du pied d’Alger, avec le brio qu’on lui connait, l’ancienne ministre et finaliste à la présidentielle de 2007 (face à Nicolas Sarkozy) vient de le faire sur la première chaine d’information française, BFMTV. Ségolène Royal a affirmé que le canal diplomatique «est toujours possible avec l’Algérie», à condition de faite taire toute «provocation», «surenchère» et «exploitation pour des raisons politiques intérieures…».

Elle répond positivement à la proposition de Tebboune et martèle qu’elle est «disponible pour servir à cette médiation, puisque je fus citée comme Dominique de Villepin et Jean-Pierre Raffarin». Elle est d’avis que Paris ne doit jamais fermer la porte de la diplomatie.

Au sujet de l’affaire Boualem Sansal, un des sujets de crispation entre la France et l’Algérie, Mme Royal dit qu’elle «souhaite qu’il y ait une grâce présidentielle (…). Je pense que c’est possible et puisque j’ai été citée par le président algérien comme l’un des interlocuteurs possibles, avec De Villepin et Raffarin, je lui demande de faire ce geste», a ajouté l’ancienne ministre socialiste. Une demande qui très certainement sera étudiée avec bienveillance par la présidence algérienne.

L’écricain franco-algérien a été jugé le 20 mars 2025 par le Tribunal de Dar El Beïda (Alger), il pourrait écoper de 10 ans de prison ferme, la peine requise par le Parquet à son encontre. La sentence sera prononcée ce jeudi 27 mars. Le ministre français de l’Intérieur ne pouvait pas rater le train de l’exploitation politicienne, il a déclaré ce 25 mars sur CNews (chaîne de Bolloré) qu’il «n’aurait pas d’autres choix que de monter dans les tours» de sa «riposte graduée» si Sansal n’est pas libéré. On verra si cette fois encore Macron reculera devant la bravade de son ministre.

 

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