Il n’abandonnera jamais, ne lâchera jamais sa marotte électorale… Sa posture sur l’Algérie, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, l’a choisie pour flatter les bas instincts de la droite dure et de l’extrême droite, de fait majoritaires dans le pays. Retailleau s’est enfermé dans ses idées fixes, ses obsessions et le piège du “rapport de force” s’est refermé sur lui. Il l’a crié trop fort, son challenger sur la route de la présidentielle de 2027, Laurent Wauquiez, l’a pris au mot : Des résultats probants dans le combat avec Alger ou la démission. Puisque le dossier patine après la passe d’armes sur les expulsions de fonctionnaires et agents consulaires le ministre français est bien obligé de remonter au front.
Ce qu’il veut c’est de l’action entre les deux pays, même funeste, le statu quo n’est pas bon pour ses petites affaires, pour sa tambouille électorale. Le surplace est synonyme de discrédit pour un futur candidat à la présidentielle (tous les sondages disent qu’il écrasera Wauquiez quand la droite désignera son champion) qui a mis tous ses oeufs dans le panier algérien. Même quand il parle des attaques contre les prisons (65 signalements en 10 jours tout de même) ça ne passionne pas les masses. Alors ce sera l’Algérie.
Retailleau s’est arrêté ce mercredi 23 avril sur l’expulsion de 12 fonctionnaires français affectés en Algérie, le 13 avril 2025. Il les a reçus la veille, avec le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. “Je les ai rencontrés, je leur ai parlé individuellement. Tous étaient très choqués (…) certains d’entre eux ont laissé leur famille, ils ont de jeunes enfants qui sont scolarisés, d’autres ont une épouse ou une compagne algérienne“, a-t-il déclaré sur BFMTV-RMC.
Rappelons que les 12 agents détachés auprès de l’ambassade de France à Alger ont été renvoyés vers Paris en présence de l’ambassadeur, suite à l’arrestation en France d’un agent consulaire algérien dans une sombre affaire d'”enlèvement” et de “séquestration” présumés. Une telle montée de fièvre ne s’était jamais produite depuis que les pays ont officiellement fermé le douloureux chapitre de la colonisation, en 1962.
Paris a vite riposté en expulsant 12 agents du réseau consulaire algérien, une “mesure de protestation” et de “stricte réciprocité“, a soutenu le chef de la diplomatie française. Inutile de vous dire que Retailleau était aux anges, ça roulait parfaitement pour lui, même s’il s’était gardé dans un premier temps de le claironner dans la presse. Mais voilà, depuis cette éruption c’est le calme plat, à part l’alerte des entrepreneurs français opérant en Algérie.
L’accalmie Retailleau n’aime pas, alors il a appuyé de nouveau là où ça fait mal, conscient que le sujet fait toujours son effet dans les deux pays : la condamnation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, à 5 ans de prison ferme. L’espoir était permis après la visite de Barrot à Alger, il faudra tout recommencer…
“Aujourd’hui, il n’y a aucun avancement. Boualem Sansal est toujours aussi malade, il est toujours aussi âgé, il est toujours dans les geôles algériennes, il n’a pas été libéré“, se plaint le ministre français de l’Intérieur. “Chaque jour ou quasiment chaque jour, l’Algérie nous renvoie des individus, des OQTF qui sont documentés et qu’elle devrait accueillir en droit sur son territoire si elle respectait ses obligations et l’accord qui nous lie, l’accord de 1994” déplore par ailleurs Retailleau.
“Pour l’instant on en est là et si on en reste là, je n’imagine pas qu’on ne puisse pas prendre de nouvelles mesures“, a conclu le ministre. Quand on vous disait qu’il ne lâchera jamais. Et il s’enhardit d’autant plus que le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, se mure dans le silence, quand il ne se lance pas dans des déclarations très tièdes. Ce dossier lui revient, c’est le sien, pourtant il en parle moins que le Premier flic de France. Très étrange…
En fait pas tant que ça : le président de la République calcule tout, dose tout. Il se garde d’en faire des tonnes parce que le sujet est très clivant. Macron ne veut pas s’aliéner les électeurs majoritaires, ceux de la droite et de l’extrême droite. Surtout qu’on lui prête l’intention de solliciter de nouveau leurs suffrages, d’autres législatives anticipées après une seconde dissolution. L’Elysée ne sera pas exactement là où Alger l’attend.
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