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France – Immigration et bâtiment : la circulaire Retailleau met en péril un secteur en manque de main-d’œuvre

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Un secteur sous pression face au durcissement de l’immigration

Le secteur du bâtiment en France tire la sonnette d’alarme : la réduction des régularisations pour les travailleurs étrangers, imposée par la circulaire Retailleau, pourrait aggraver la pénurie de main-d’œuvre.

Selon Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), cette décision pourrait mettre en péril la capacité du secteur à répondre aux besoins futurs.

“On a toujours eu besoin de recrutement et j’espère qu’on en aura besoin, puisque les études sur la rénovation énergétique demandent la création de 200.000 à 300.000 emplois d’ici cinq à dix ans”, a-t-il déclaré sur Radio Classique.

Malgré le ralentissement économique actuel, le bâtiment ne peut se passer de travailleurs immigrés, en raison d’une pyramide des âges défavorable et d’un manque d’attractivité des métiers du secteur.

La fin des régularisations facilitées : un coup dur pour le secteur

La circulaire Retailleau, qui vise à limiter drastiquement les régularisations d’étrangers en situation irrégulière, constitue un changement majeur dans la politique migratoire française. Ce texte met fin aux marges de manœuvre accordées aux préfets sous la précédente circulaire Manuel Valls, qui permettait des régularisations au cas par cas.

Désormais, les régularisations exceptionnelles par le travail seront restreintes aux seuls métiers en tension, dont la nouvelle liste sera dévoilée fin février. Mais le bâtiment, qui dépend largement de la main-d’œuvre étrangère, sera-t-il suffisamment pris en compte ?

Un besoin criant de travailleurs étrangers

Historiquement, le bâtiment en France a toujours intégré des travailleurs issus de l’immigration. Selon Jean-Christophe Repon, le débat sur l’immigration doit cesser de diaboliser ces travailleurs indispensables :
“Arrêtons de nous animer sur des problématiques d’immigration. Le secteur du bâtiment a toujours intégré des flux migratoires.”

Alors que la transition énergétique et les chantiers de rénovation nécessiteront jusqu’à 300.000 nouveaux emplois d’ici 2035, la question de la main-d’œuvre étrangère devient cruciale pour l’avenir du secteur.

Un risque majeur pour l’économie et la transition énergétique

Si la politique de restriction des régularisations se confirme, les entreprises du bâtiment pourraient se retrouver en grande difficulté, faute de bras pour mener à bien les projets de construction et de rénovation.

Au-delà du bâtiment, cette politique pose un défi plus large : comment concilier la nécessité de réduire l’immigration avec les besoins économiques d’un secteur en tension ?

Le gouvernement devra répondre à ces interrogations avant que les pénuries de main-d’œuvre ne freinent l’activité et n’aggravent la crise du logement et de la rénovation énergétique en France.

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