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France : La démission du ministre de la Justice ne tient qu’à un… voile

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On ne les tient plus et ça montera crescendo à mesure qu’approche la présidentielle de 2027. A chaque jour son ineptie, un emballement dont on n’est pas près de voir le bout. Après le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui a menacé de claquer la porte du gouvernement s’il plie sur le front algérien, c’est au tour du ministre de la Justice, Gérald Moussa Darmanin, de faire des siennes. Lui aussi a menacé de rendre son tablier si le chef François Bayrou cède sur l’interdiction du voile dans le sport. Le maintien de Darmanin ne tiendrait donc qu’à ce morceau de tissu qui lui insupporte…

Le gouvernement est devenu une vraie cour de récré, on en rirait presque si cette surenchère n’était pas aussi préjudiciable pour l’unité nationale, pour le peu de crédit qu’on accorde encore aux autorités. Il faut croire que Darmanin, qui marque à la culotte son collègue à l’Intérieur, est jaloux du vedettariat de celui qui l’a remplacé à la fameuse Place Beauvau. Il faut dire qu’en quelques mois Retailleau est passé du statut “d’obscur” président des sénateurs de la droite au ministre le plus populaire du gouvernement. Mais à quel prix ?

Darmanin a déclaré ce mardi 18 février qu’il ne peut pas travailler dans un gouvernement «favorable au port du voile dans les instances sportives (…). On ne peut pas rester dans un gouvernement qui cède sur ces questions-là. Je ne participe pas à ça», a-t-il martelé dans le journal Le Parisien. Ses collaborateurs soutiennent qu’il ne s’agit nullement d’un «chantage à la démission», alors que justement Bayrou a convoqué plusieurs ministres après leurs divergences exprimées publiquement.

«Si on veut laisser (Marine) Le Pen seule à défendre la laïcité, on ne peut pas s’y prendre mieux (…). Donc, si le gouvernement est favorable au port du voile dans les instances sportives, on aura un sujet de participation», a ajouté le garde des Sceaux. Il a argué qu’il ne verse pas dans une «querelle entre membres du gouvernement (…). La République a juste besoin de clarté et de fermeté», dit-il.

Darmanin, qui décidément se passionne pour ce bout de tissu, avait déclaré dans la matinée sur TF1 qu’il fallait prohiber le port du voile dans le sport et avait «regretté» la posture notamment de la ministre des Sports. Elle a moult fois émis des réserves sur un texte de loi voté en février dernier au Sénat, avec l’appui du ministre auprès du ministre de l’Intérieur, François-Noël Buffet, lui aussi jaloux de la notoriété de son patron Retailleau.

Après la sortie de Darmanin, le Premier ministre a dénoncé, lors du petit-déjeuner des groupes politiques qui soutiennent le gouvernement, «des critiques internes» au sein de son équipe «qui sont inacceptables», confie l’un des participants. Bayrou a convoqué dans la foulée le ministre de la Justice ainsi que les ministres Elisabeth Borne (Éducation), Retailleau, Marie Barsacq (Sports) et Aurore Bergé (Egalité)…

Voilà, on en est là, des éruptions à cause d’un voile et ça fait des années que ça dure. Mais cette fois la chose frise la crise au sommet de l’Etat, au point qu’un poids lourd du gouvernement mette sa démission sur la balance. Quand on vous disait que l’Hexagone file du très mauvais coton…

 

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