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France : Le joli pactole de Le Pen-Bardella, quelque 25 millions d’euros par an, jusqu’en 2027

France : Le joli pactole de Le Pen-Bardella, quelque 25 millions d’euros par an, jusqu’en 2027

Un jackpot que le Rassemblement national (RN) se gardera bien de crier sur les toits. Marine Le Pen et Jordan Bardella pointent régulièrement les financements publics qui arrosent la presse et l’audiovisuel public, que d’ailleurs ils ont promis de privatiser au nom de la rationalisation des dépenses (il y a d’autres motivations bien entendu, principalement les accusations de parti pris contre le RN). Mais quand les largesses du Trésor public vont en direction de l’extrême droite il n’y a plus personne pour dénoncer. Cap sur l’argent public brassé par Mme Le Pen et compagnie.

Le RN touche chaque année des millions d’euros, des subventions versées par l’Etat aux partis politiques, donc tout ce qu’il y a de plus légal. La formation de Mme Le Pen, la deuxième du pays depuis les législatives de 2022, est par conséquent celle qui encaisse le plus après la majorité présidentielle. Mais depuis le premier tour des législatives anticipées on passe à un autre niveau : les coffres du RN seront remplis à ras bord. Merci qui ? Merci Monsieur le président de la République, Emmanuel Macron, lui qui a eu la “bonne” idée de dissoudre le Parlement et convoquer dans la foulée des élections.

Le poids des bulletins engrangés dimanche dernier par le parti de Marine le Pen pèsera lourd sur la balance, en espèces sonnantes et trébuchantes. En France les partis politiques ont droit à un financement public dont le montant global, mentionné dans la Loi de finances, est de 66.438.848,34 euros pour 2024. Ce pactole est ventilé entre les partis, la moitié en fonction du nombre de voix captées au premier tour des législatives de 2022, l’autre moitié dépend des sièges de député obtenus…

Le RN, avec ses 4,215 millions de voix au scrutin de 2022, a encaissé cette année 6,79 millions d’euros. Une coquette somme à laquelle se greffent 3,37 millions pour ses 91 parlementaires, soit un total de 10,17 millions d’euros. Chaque voix rapporte 1,61 euro et chaque député permet à sa formation de toucher 37.000 euros. Alors imaginez le tableau avec les 9.377.297 voix obtenues le 30 juin dernier par le RN, il a plus que doublé son score de 2022.

Mme Le Pen passera prochainement à la caisse pour recevoir un chèque de plus de 15 millions d’euros, par an, jusqu’aux législatives de 2027. Et oui, les miracles et joies de la politique, grâce à sa forte poussée le RN touchera quasiment le double de ce que Renaissance encaissait chaque année depuis 2022. Montant qui s’ajoutera aux sièges que Marine Le Pen raflera dimanche prochain. D’après les projections on sera entre 8,9 et 10 millions d’euros de plus.

Pour faire simple le RN peut raisonnablement tabler sur un financement public de près 25 millions d’euros annuels jusqu’en 2027, contre 10 millions présentement. Un sacré bond en avant qui permettra de régler pas mal de problèmes, à commencer par le désendettement du parti entamé en 2022. En 2021 le RN avait la palme du parti le plus endetté de France, avec une ardoise de quelque 27 millions d’euros, fini les vaches maigres.

D’après les dernières données de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) le passif cumulé du RN est tombé à 9 millions d’euros en 2022, dont 6,5 millions contracté auprès d’organismes de crédit. Donc le déficit global reste conséquent, près de 3 millions d’euros, mais avec la percée historique des élections législatives l’extrême droite sera le parti le plus bancable de la place.

L’argent a toujours été un problème pour Mme Le Pen, d’ailleurs elle et son papa plus quelque 26 cadres du Front national (l’ancêtre du RN) seront jugés en septembre prochain, pour “détournement de fonds présumé. C’est du très lourd et potentiellement explosif pour les ambitions présidentielles de la dame en 2027. Alors peut-être que le parti ne sait pas où il va, peut-être qu’il patauge encore et cherche un contenu programmatique de gouvernement, mais une chose est certaine : Les sous ne seront plus un souci, au moins jusqu’en 2027. Après ça le déluge.

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