Le ministre français de l’intérieur, Bruno Retailleau, a évoqué la possibilité de démissionner de son poste si on lui demandait de transiger sur le dossier algérien, l’Algérie refusant de rapatrier ses ressortissants en situation irrégulière en France.
Dans une interview accordée au journal Le Parisien, Bruno Retailleau a déclaré qu’il poursuivrait sa mission tant qu’il serait convaincu qu’il est « utile et que les moyens sont à sa disposition ». « Mais si on me demande de transiger sur cette question fondamentale pour la sécurité des Français, je refuserai bien sûr », a-t-il ajouté.
Il a souligné l’importance de ce dossier pour lui. Retailleau s’est prononcé en faveur d’une approche de « riposte graduée » à l’égard de l’Algérie : si elle refuse de reprendre « ses ressortissants dangereux, nous entamerons une riposte graduée. Mais si l’Algérie respecte les accords conclus en 1994 (en plus de l’accord de 1968), la question sera réglée ». La déclaration du ministre français intervient à un moment où les relations entre les deux pays sont tendues.
Le gouvernement français avait annoncé une première liste d’une soixantaine de ressortissants algériens à expulser, qu’il considère comme « dangereux ». Mais le refus de l’Algérie d’accueillir les expulsés, dont l’auteur de l’attentat qui a fait un mort à Milan le 22 février, a exacerbé les tensions entre les deux pays. Le ministre de l’intérieur, qui est également candidat à la présidence du parti républicain de droite, est accusé d’avoir adopté des positions dures à des fins électorales.
Les relations algéro-françaises ont été de plus en plus tendues récemment, en raison de plusieurs problèmes, notamment la décision des autorités françaises d’expulser un certain nombre d’immigrés algériens, les accusant d’« incitation à la violence » et d’« atteinte à l’ordre public », ce que l’Algérie a rejeté. L’emprisonnement de l’écrivain Boualem Sansal a également contribué à l’escalade de la crise.
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