On ne voyait pas comment, malgré son poids politique (le premier parti au Parlement), la cheffe de file de l’extrême droite, Marine Le Pen, allait échapper à une condamnation vu l’épaisseur du dossier et la gravité des faits. Celle qui a porté les couleurs du Rassemblement national (RN) aux présidentielles de 2012, 2017 et 2022 a été déclarée coupable de détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires européens. Le verdict a été rendu au Tribunal correctionnel de Paris ce lundi 31 mars. Reste à savoir quelle condamnation la frappera…
La dame risque 5 ans de prison, dont 2 ans ferme aménageables, 300 000 euros d’amende et 5 ans d’inéligibilité assortie d’une exécution provisoire. Autant dire un séisme politique majeur vu le statut de favorite – selon les sondages – de Mme Le Pen pour le prochain scrutin présidentiel. Toute la question est de savoir si la peine d’inéligibilité sera assortie d’une exécution provisoire ou non. S’il n’y a pas d’exécution provisoire, vu les délais délais de la justice, entre appels et recours des deux parties, la championne du RN devrait pouvoir défendre ses chances à la prochaine présidentielle.
8 députés européens de son camp ont également été reconnus coupables. Les juges n’ont pas retenu un “enrichissement personnel” mais un montage frauduleux qui a permis “des salaires que le parti n’aurait pas pu prendre en charge” et “un confort de vie pour les dirigeants du parti” ainsi qu’un “enrichissement du parti“.
La somme des fonds détournés pour Marine Le Pen est de 474 000 euros, ses 4 assistants parlementaires sont eux condamnés pour “recel de détournement de fonds publics.” Les 12 assistants jugés ont tous été déclarés coupables de recel. Le Tribunal est d’avis que le préjudice total était de 4,1 millions d’euros, dont 2,9 millions pour détournement de fonds publics et 1,2 million pour la complicité de ce délit.
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