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France : Première salve vers Matignon, grève et manifestation ce 1er octobre, en attendant le missile RN du 31 octobre

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«Le match retour contre la réforme des retraites», il fallait s’y attendre après la victoire à la Pyrrhus du président Emmanuel Macron au terme d’un combat épique contre la gauche et les syndicats, 14 manifestations tout de même et presque autant de grèves générales. Le nouveau gouvernement de Michel Barnier essuiera sa première tempête sociale ce 1er octobre. La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, appelle à observer une grève et à manifester pour l’abrogation de la réforme des retraites.

La gauche parlementaire a juré d’avoir la peau de la réforme phare de la défunte majorité présidentielle, le Rassemblement national (RN) a également promis à ses électeurs d’abattre la retraite à 64 ans dès la première niche parlementaire, le 31 octobre prochain. On verra si la gauche fera la fine bouche pour faire corps avec son ennemi irréductible – l’extrême droite – et voter au nom des intérêts supérieurs de ses partisans…

Il s’agira aussi, même si personne ne le crie sur les toits, de faire payer à Macron-Barnier leur forfaiture : Aucun poste gouvernemental pour les deux listes arrivées premières aux législatives anticipées. Même si le Nouveau Front populaire (NFP) a savonné sa planche en refusant qu’un des leurs (Bernard Cazeneuve, le dernier Premier ministre de François Hollande) soit nommé à Matignon, sans oublier le refus catégorique de la gauche de transiger sur son programme de gouvernement.

En attendant la bataille parlementaire, qui sera sanglante, ça se passe dans la rue. Pourtant le nouveau Premier ministre a agité le drapeau blanc en assurant qu’il laissera les partenaires sociaux «améliorer» la réforme des retraites, mais pour la leader de la CGT même avec ça le compte n’y sera pas, il ne peut pas «s’agir d’aménagement à la marge» car «ce sont les 64 ans et l’allongement de la durée de cotisation qui posent problème», a-t-elle asséné. Donc Barnier a fait chou blanc.

«Il faut abroger cette réforme et mettre sur la table d’autres propositions de financement […] J’appelle à faire grève et manifester le 1er octobre, c’est le match retour contre la réforme des retraites. Nous pouvons obtenir son abrogation, c’est ce que montre la déclaration de Michel Barnier. Le rapport de force est de notre côté et il faut pousser notre avantage», a martelé Sophie Binet sur France Info ce lundi 23 septembre.

A noter qu’une cohorte d’organisations syndicales et de la jeunesse ont sonné le rassemblement début octobre pour exiger l’abrogation pure et simple de la réforme des retraites mais également une majoration des salaires.

La secrétaire générale de la CGT exige l’organisation d’une «conférence de financement» pour que les partenaires sociaux exposent leur plan de financement d’une retraite à 62 ans. «Ce n’est pas très compliqué de trouver les quelques milliards nécessaires […] à notre système de retraite. Ça passe par exemple par l’élargissement de l’assiette de cotisation pour soumettre à cotisation les primes, l’intéressement et la participation», soutient la leader syndicale. C’est aussi la position défendue par Jean-Luc Mélenchon et compagnie

Barnier pourra compter sur la Confédération des petites et moyennes entreprises, qui a déclaré ce lundi qu’elle «répondra positivement» à l’invitation du Premier ministre pour retoucher la réforme des retraites sans rompre les équilibres financiers. Le mouvement patronal a dit par ailleurs qu’il «proposera notamment des mesures incitatives à l’emploi des séniors». On verra si l’appui des patrons sera aussi puissant que la défiance des syndicats et de la jeunesse. Premier test grandeur nature ce 1er octobre.

 

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