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France : Sarkozy devra trimbaler le bracelet électronique de prisonnier, en attendant la vengeance posthume de Kadhafi

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C’est une condamnation inédite pour un ancien président de la République. Mais en même avec toutes ces casseroles judiciaires qui pendent aux basques de Nicolas Sarkozy il fallait bien qu’il finisse par être entraîné vers les bas fonds. Il s’est battu jusqu’au bout, à la Cour de cassation, son pourvoi dans “l’affaire des écoutes” a été définitivement rejeté ce mercredi 18 décembre. Sa condamnation à un an de prison ferme sous bracelet électronique pour corruption et trafic d’influence est actée, il la portera comme une croix, un opprobre indélébile…

Aux yeux du Droit pénal cette sanction était suspendue, elle s’applique désormais assortie de 3 ans d’inéligibilité. De toute façon Sarkozy, à 69 ans, avait fini par faire une croix sur toute rédemption politique. Il en a été question à un moment, quand son ancien Premier ministre François Fillon (lui aussi a ses déboires judiciaires, décidément !) s’est crashé dès le premier tour de la présidentielle de 2017, plus personne ne parle du retour du virevoltant Sarkozy. Par contre il ira chez le juge de l’application des peines. C’est lui qui fixera les termes du bracelet électronique de l’ancien chef de l’Etat.

Son avocat a assuré qu’il se pliera “évidemment” à sa condamnation (il a intérêt sinon ce sera la prison, la vraie), mais qu’il ne se privera pas d’une ultime carte, un recours à la Cour européenne des droits de l’homme, “comme il est désormais en droit de le faire, pour obtenir la garantie des droits que les juges français lui ont déniée“. Cette procédure ne change en rien l’obligation d’exécuter immédiatement la peine .

C’est la toute première condamnation définitive de l’ancien président (2007-2012) ; dans ce dossier Sarkozy a été condamné en première instance le 1er mars 2021, puis en appel le 17 mai 2023. Rappelons que l’ancien locataire du palais de l’Elysée (il n’a pas eu droit à un second mandat, idem pour son successeur François Hollande) a été déclaré coupable d’avoir scellé en 2014, avec son avocat de toujours Thierry Herzog, un “pacte de corruption” avec Gilbert Azibert, haut magistrat à la Cour de cassation…

L’idée était que le juge lui file discrètement des informations et tente de peser sur un recours introduit par Sarkozy dans l’affaire Bettencourt. En contrepartie l’ancien président aurait proposé un “coup de pouce” pour un poste très en vue dans la principauté très cossue de Monaco. A l’arrivé les 3 protagonistes de cette affaire qui déshonore la République écopent de la même peine, en plus d’une interdiction d’exercer durant 3 ans pour Maître Herzog. Tous les pourvois ont été retoqués, donc ces condamnations sont définitives.

Pour autant Sarkozy n’en a pas terminé avec ses tourments judiciaires, un autre boomerang arrive et il sera violent : le procès sur le financement libyen présumé de la campagne présidentielle de 2007. Rendez-vous dès le 6 janvier prochain et le marathon durera 4 longs mois. L’ancien président est un sportif aguerri – il fait du cyclisme -, il en aura besoin pour suivre la cadence infernale des audiences, flanqué de son bracelet électronique…

 

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