L’avenir de l’emblématique eau gazeuse Perrier est sérieusement compromis. Un rapport confidentiel de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie, révélé par Le Monde et Radio France, préconise l’arrêt de la production sur le site historique de Vergèze, dans le Gard, en raison d’un risque virologique majeur.
L’ARS invite Nestlé, propriétaire de la marque, à “s’interroger stratégiquement sur un autre usage alimentaire possible” pour ses captages d’eau minérale.
Cette recommandation fait suite à plusieurs inspections ayant révélé une contamination d’origine fécale, conduisant déjà à la suspension de plusieurs forages cet été.
Pour masquer la qualité insuffisante de son eau, Nestlé Waters a eu recours à des méthodes controversées :
Ces procédés ont valu au groupe une amende de 2 millions d’euros en septembre 2024.
La situation s’avère plus grave qu’initialement présentée. La première suspension en avril 2024 avait conduit à la destruction de 3 millions de bouteilles. D’abord attribuée à des pluies intenses, la contamination révèle en réalité une dégradation généralisée des nappes souterraines de Vergèze.
L’affaire prend une tournure politique avec la révélation d’un assouplissement réglementaire contesté sous le gouvernement d’Elisabeth Borne en février 2023, autorisant la microfiltration malgré l’avis défavorable de l’ARS. Cette dernière souligne que “les microfiltres n’ont pas d’effet de rétention sur les virus”.
Une commission d’enquête sénatoriale a été lancée en décembre pour faire la lumière sur ces pratiques industrielles et la responsabilité des pouvoirs publics. La préfecture du Gard devrait se prononcer sur le renouvellement de l’autorisation d’exploitation au “premier semestre 2025”.
Cette affaire pose la question de l’avenir de l’industrie des eaux minérales en France et de la fiabilité des contrôles sanitaires dans le secteur agroalimentaire.
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