French Interior Minister Gerald Darmanin speaks to the press after a meeting with unions on March 16, 2022 in Ajaccio, on the first of a two-day ministerial visit in Corsica following days of sometimes violent protests on the island. - The interior minister's visit follows repeated outbreaks of violence at demonstrations over a savage prison attack on Yvan Colonna, one of a group who assassinated Paris' top official on the island, prefect Claude Erignac, in 1998. Nationalists have blamed the French state for the attack on Colonna but Darmanin said the convicted killer had been attacked by a jihadist fellow inmate over "blasphemy" in "a clearly terrorist" act. (Photo by Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP)
C’est une affaire rare et grave qui a été jugée cette semaine à Paris. Un surveillant pénitentiaire de 54 ans a été condamné vendredi soir à sept ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur un détenu à la prison de la Santé, dans la capitale française. Les faits remontent à l’année 2022.
La cour criminelle de Paris a également prononcé un mandat de dépôt à effet différé, laissant un délai d’un mois au parquet pour convoquer le condamné s’il ne fait pas appel. Dans ce cas, l’homme devra être incarcéré dans un délai de quatre mois.
Le procès, ouvert mercredi, s’est déroulé dans un contexte particulier : l’accusé comparaissait libre, après avoir effectué neuf mois de détention provisoire, tandis que la victime présumée est toujours incarcérée. Tout au long de la procédure, l’ancien surveillant a nié fermement les accusations, affirmant n’avoir jamais commis les actes reprochés.
L’enquête et les audiences ont été marquées par deux récits diamétralement opposés, chacun défendu avec vigueur. L’accusé a mis en avant un possible mobile de vengeance de la part du détenu, suite à la saisie d’un téléphone portable dans sa cellule. Selon la défense, le détenu aurait inventé les faits dans l’espoir d’obtenir un aménagement de peine.
Mais pour l’avocat général, les charges étaient solides. Il a exprimé dans son réquisitoire une intime conviction, assurant qu’il n’existait « aucun doute sur la culpabilité » du surveillant. Il a également dénoncé un comportement gravement préjudiciable à la crédibilité de l’administration pénitentiaire et de l’institution judiciaire dans son ensemble.
Cette condamnation, prononcée alors que l’accusé reste libre en attendant un éventuel appel, soulève des questions profondes sur la relation de pouvoir dans les établissements pénitentiaires et les mécanismes de protection des détenus.
Si cette décision est confirmée, elle pourrait marquer un tournant dans le traitement judiciaire des violences sexuelles en milieu carcéral, un sujet souvent tabou et peu médiatisé.
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