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France – Surveillant de prison condamné pour viols sur un détenu

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C’est une affaire rare et grave qui a été jugée cette semaine à Paris. Un surveillant pénitentiaire de 54 ans a été condamné vendredi soir à sept ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur un détenu à la prison de la Santé, dans la capitale française. Les faits remontent à l’année 2022.

La cour criminelle de Paris a également prononcé un mandat de dépôt à effet différé, laissant un délai d’un mois au parquet pour convoquer le condamné s’il ne fait pas appel. Dans ce cas, l’homme devra être incarcéré dans un délai de quatre mois.

Un procès marqué par deux versions irréconciliables

Le procès, ouvert mercredi, s’est déroulé dans un contexte particulier : l’accusé comparaissait libre, après avoir effectué neuf mois de détention provisoire, tandis que la victime présumée est toujours incarcérée. Tout au long de la procédure, l’ancien surveillant a nié fermement les accusations, affirmant n’avoir jamais commis les actes reprochés.

L’enquête et les audiences ont été marquées par deux récits diamétralement opposés, chacun défendu avec vigueur. L’accusé a mis en avant un possible mobile de vengeance de la part du détenu, suite à la saisie d’un téléphone portable dans sa cellule. Selon la défense, le détenu aurait inventé les faits dans l’espoir d’obtenir un aménagement de peine.

Mais pour l’avocat général, les charges étaient solides. Il a exprimé dans son réquisitoire une intime conviction, assurant qu’il n’existait « aucun doute sur la culpabilité » du surveillant. Il a également dénoncé un comportement gravement préjudiciable à la crédibilité de l’administration pénitentiaire et de l’institution judiciaire dans son ensemble.

Un verdict lourd de symboles pour l’univers carcéral

Cette condamnation, prononcée alors que l’accusé reste libre en attendant un éventuel appel, soulève des questions profondes sur la relation de pouvoir dans les établissements pénitentiaires et les mécanismes de protection des détenus.

Si cette décision est confirmée, elle pourrait marquer un tournant dans le traitement judiciaire des violences sexuelles en milieu carcéral, un sujet souvent tabou et peu médiatisé.

 

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