Un suspect jeune, sans antécédents, mais issu d’un milieu précaire
L’homme ayant poignardé à de multiples reprises un jeune homme pendant sa prière, vendredi dernier vers 8h30, à la mosquée Khadija dans la petite commune de La Grand-Combe, a été arrêté. Mais qui est cet assaillant, et qui est sa victime ?
Selon les informations disponibles, Olivier H. s’est rendu de lui-même dans un commissariat italien situé au nord-ouest de Florence. D’après les premières constatations de l’enquête, il aurait été aidé dans un premier temps par certains membres de sa famille pour fuir en voiture.
Olivier est un citoyen français issu d’une famille de onze enfants, d’origine bosniaque et de confession chrétienne. Âgé d’environ 20 ans, il perçoit le Revenu de Solidarité Active (RSA), une aide destinée aux personnes en situation de grande précarité en France.
Selon une source proche de l’enquête, citée par Le Parisien, le jeune homme passe une grande partie de son temps à jouer à des jeux vidéo. Sa famille vit dans un logement social à La Grand-Combe.
Né à Lyon en 2004, le suspect n’a aucun antécédent judiciaire. Le procureur d’Alès, Abdelkrim Grini, a précisé au Parisien que l’individu, inconnu des services de police, « n’avait manifestement aucun lien préalable avec la victime ».
Le procureur a également indiqué que le jeune homme se rendait régulièrement dans le département du Gard, où vit une partie de sa famille. Le frère cadet d’Olivier a été interpellé samedi pour obtenir des informations, avant d’être libéré sans poursuite. Une source proche du dossier a révélé que le père du suspect est connu de la police pour des faits de vol mineur.
Un détail glaçant a émergé de l’enquête : selon une source proche du dossier, Olivier H. aurait filmé sa victime agonisante avec son téléphone portable, répétant à deux reprises : « C’est moi qui l’ai fait », tout en proférant des blasphèmes. Ces informations ont été confirmées par le procureur d’Alès.
À propos du téléphone portable, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a précisé à l’issue d’une réunion avec les autorités locales que les enquêteurs « n’écartaient aucune piste ». Il a souligné que « l’hypothèse d’un acte islamophobe n’était pas exclue, bien au contraire ».
La victime de ce drame, Aboubakar Cissé, était un jeune homme de 22 ans, d’origine malienne. Il avait l’habitude de venir chaque semaine nettoyer la mosquée avant la prière du vendredi. Il se trouvait seul au moment des faits, lorsqu’il a rencontré Olivier H.
Les images de vidéosurveillance montrent les deux hommes discutant avant de se diriger ensemble vers la salle de prière. « La victime commence à prier, l’autre semble l’imiter, puis subitement il sort un couteau et le poignarde », a rapporté le procureur, en soulignant « l’extrême froideur » et « le sang-froid » de l’agresseur.
Dans une interview accordée à Le Parisien, Ibrahim Cissé, le cousin de la victime, a appelé à ce que l’enquête soit confiée au parquet national antiterroriste.
Ibrahim a raconté que son cousin avait grandi au Mali avant de rejoindre le sud de la France il y a quelques années. Une grande partie de sa famille vit en Île-de-France, tandis qu’un autre de ses frères est installé en Bretagne.
Aboubakar avait obtenu un diplôme professionnel en menuiserie et était à la recherche d’un emploi. En attendant, il consacrait beaucoup de son temps libre aux activités de la mosquée.
« Les messages en provenance de notre village témoignent d’une profonde stupeur », a déclaré Ibrahim, avant de conclure : « Si ce n’est pas de l’islamophobie, alors qu’est-ce que c’est ? »
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