Le gouvernement a un plan destiné aux 9,2 millions de Français qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté. C’est très bien. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire s’active pour que les grands distributeurs lestent leurs prix et il a obtenu un geste fort de la part du géant Tolalénergies, en attendant les autres. C’est formidable. Mais qu’est-ce qu’on va faire spécifiquement pour les étudiants, qui pour la plupart n’ont pas de revenus fixes ? Il y a urgence après le terrible déballage d’une étude sociologique sur la pauvreté dans le milieu estudiantin…
Comme les autres couches de la population, la précarité touche de plein fouet les étudiants en France, du fait surtout de la montée de l’inflation. C’est le principal enseignement de l’enquête sociologique faite auprès de 5115 étudiants par l’association Linkee, une structure qui fournit de l’aide alimentaire aux étudiants en France, “avec le concours de sociologues des universités Lyon II et Paris I Panthéon-Sorbonne“.
D’après cette étude 76% des étudiants sondés ont un “reste à vivre” de moins de 100 euros par mois, ce qui fait quelque 3,33 euros par jour, après le paiement des factures. “Les étudiants sont très en-dessous du seuil de pauvreté“, pointe l’association. A noter que selon l’Insee ce seuil est défini en France à 60% du niveau de vie médian de la population. En 2019 il se situait à un revenu effectif de 1102 euros par mois pour un individu seul.
L’enquête de Linkee établit que la plupart des 5115 étudiants sont en-dessous de ce seuil. Précisément 91,7% des sondés font comme ils peuvent avec moins de 1000 euros par mois et 47% d’entre eux doivent se contenter de moins de 400€ par mois. Evidemment cette situation impacte directement l’alimentation des étudiants. L’association constate une “hausse spectaculaire de la précarité alimentaire” dans le milieu, au point que 54% des sondés font une croix sur des repas à cause des pépins financiers, contre 43% en 2022.
Par ailleurs plus de sept étudiants sur dix (73%) ne peuvent pas se payer le luxe de la viande et 37% font abstraction des fruits. La hausse de la précarité est surtout perceptible sur les légumes : 23% des jeunes interrogés ne peuvent pas en acheter, contre 12% l’an dernier, un chiffre qui a quasiment doublé…
L’inflation reste la cause majeure de cette paupérisation estudiantine, martèle Linkee. “30% des étudiants déclarent avoir besoin de récupérer davantage de colis que l’année dernière à cause de l’inflation“, précise l’enquête.
D’après l’Unef le coût de la vie étudiante a bondi de +6,47% en 2023. Une évolution “inédite en 19 ans d’enquêtes“, qui s’explique essentiellement par la flambée des produits alimentaires (+14,3% cette année par rapport à 2022) et des dépenses énergétiques (+10,1% pour l’électricité, +20,7% pour le gaz, +22% pour le gaz naturel).
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