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Gaz : L’Algérie devient le 1er fournisseur de l’UE, Exit la Russie, cap sur 200 milliards de m3 par an d’ici 2028

Gaz : L’Algérie devient le 1er fournisseur de l’UE, Exit la Russie, cap sur 200 milliards de m3 par an d’ici 2028

On l’a vu venir avec la montée en puissance du gaz algérien, lequel a détrôné en janvier 2024 le 1er exportateur de gaz en Afrique, le Nigéria . Les sanctions qui frappent le gaz russe en Europe depuis l’invasion de l’Ukraine, notamment chez le premier client l’Allemagne, ont propulsé les hydrocarbures algériens au premier rang. En octobre dernier Alger est devenu le premier fournisseur de l’Union européenne (UE), devant Moscou, une information que le média russe “Russia Today” (RT) a reprise dans sa version arabophone…

A noter que RT a compilé les données actualisées de la plateforme européenne de statistiques, Eurostat. Désormais l’Algérie livre plus du cinquième du gaz consommé dans l’UE, une dynamique que la Sonelgaz doit à des partenariats solides avec la France, l’Allemagne, l’Italie, et même l’Espagne avec qui Alger s’était fâché autour des prises de position sur le Sahara occidental. En septembre 2024 la Russie avait brièvement retrouvé sa première position en Europe, mais l’Algérie est revenue en force à la faveur des gros contrats à longue durée scellés avec les pays de l’UE.

En octobre dernier les exportations de gaz algérien vers le vieux continent se sont hissées à plus de 1,3 milliard d’euros, soit 200 millions de plus qu’en septembre (1,1 milliard). L’Algérie pesait ainsi 21,6% dans le total des importations européennes, ce qui l’a mise devant le n°1 historique, la Russie. Cette dernière avait exporté vers l’UE en septembre 2024 quelque 1,4 milliard d’euros, soit 23,7% du total des importations…

Le gaz a nettement reculé le mois d’après, -6%, à 1,3 milliard d’euros. A la troisième place des fournisseurs de l’UE durant la même période il y a les USA avec 1,2 milliard d’euros, puis la Norvège et l’Azerbaïdjan avec respectivement 777 et 431 millions d’euros. Le total des importations de l’UE en octobre dernier est monté en valeur à 6,15 milliards d’euros, +5% en comparaison avec septembre.

A noter que l’Algérie est connectée à l’Europe par deux gazoducs, le Medgaz vers l’Espagne et le Transmed vers l’Italie. Un troisième gazoduc, faisant la jonction entre l’Algérie et l’Espagne via le Maroc, le GME (Gazoduc Maghreb-Europe), avait été fermé par les autorités algériennes en novembre 2021 du fait de la crise diplomatique avec Rabat.

Vu que l’Europe veut se défaire de sa dépendance aux hydrocarbures russes, l’Algérie a été approchée pour supplanter la Russie ; il a donc fallu doper les investissements pour hausser les capacités de production et de transport. En décembre 2023 la Sonatrach a officialisé un projet d’investissement de 50 milliards de dollars jusqu’en 2028, dont 36 milliards affectés à l’exploration et la production de gaz et de pétrole.

En décembre 2022 le chef de l’Etat algérien, Abdelmadjid Tebboune, avait mis le cap sur le doublement de la production de gaz, évaluée à l’époque à un peu plus de 100 milliards de mètres cubes par an. Il était question d’orienter la moitié vers l’export et l’autre moitié vers le marché intérieur où les besoins sont croissants, proportionnellement au relèvement du niveau de vie des citoyens.

Au début de ce mois de décembre la Sonatrach a mis sur les rails une autre phase du méga programme «Boosting Hassi R’Mel», lequel projette de prolonger la durée de vie du gisement de Hassi R’mel, le plus imposant du pays, et même d’en tirer des quantités supplémentaires.

D’après la plateforme américaine Energy News, la production algérienne s’est hissée à 137 milliards de mètres cubes et l’horizon est 200 milliards de mètres cubes par an d’ici 2028.

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