A la une

Gaza : Énième frappe israélienne sur un centre de réfugiés pour tuer les fantômes du Hamas, 28 morts

Partager

Les mêmes causes reproduisent les mêmes effets, mortels. L’armée israélienne a encore ciblé ce jeudi 10 octobre une école qui abritait des déplacés, dans la bande de Gaza. D’après le Croissant-Rouge palestinien la frappe a fait 28 décès. Comme lors des dernières tragédies l’armée israélienne a argué qu’elle visait un centre de commandement du Hamas, alors que le ministre de la Défense a claironné partout que Tsahal avait pulvérisé l’appareil militaire du mouvement palestinien…

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu continue de chasser les fantômes, comme s’il pouvait tuer tous ses cauchemars ; tout ce qu’il parvient à tuer ce sont des civils, qui laissent derrière eux des orphelins, autant de futurs ennemis pour l’État hébreu. Une mécanique implacable dont personne ne sortira vainqueur, superpuissance militaire ou pas. Le tir de ce jeudi s’est produit sur l’école Rafidah à Deir el-Balah, dans le centre de l’enclave ; le bombardement a aussi causé 54 blessés.

Tsahal a encore osé dégainer l’argumentaire de la frappe aérienne “précise” sur des “terroristes” planqués dans un poste de commandement “installé dans des bâtiments ayant servi auparavant” d’école. Toujours la même rengaine. Il est vrai que Netanyahu et son acolyte Yoav Gallant ont une étrange conception de la frappe “précise” : presque 100 morts – des réfugiés – en juillet dernier pour éliminer 2 chefs du Hamas, des centaines de victimes pour neutraliser le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, etc.

Une trentaine de cibles du Hamas ont été touchées depuis hier mercredi dans la bande de Gaza, d’après l’armée israélienne. Rappelons que cette dernière a encerclé et copieusement bombardé le secteur de Jabalia, au nord de l’enclave palestinienne ; là aussi Tel-Aviv a déclaré que le Hamas, très mal en point, s’y cachait pour se requinquer et reformer ses unités de combat.

D’après le patron de l’Unrwa (agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens), Philippe Lazzarini, “au moins 400.000 personnes sont prises au piège” dans le secteur de Jabalia. “Le nord de Gaza: un enfer sans fin“, a-t-il posté hier mercredi sur X.

Depuis l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël au moins 42 065 Palestiniens, en grande majorité des civils, ont perdu la vie dans les représailles aveugles et indiscriminées de Tsahal, d’après les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, que l’ONU juge très crédibles. Ces frappes aériennes et incursions terrestres ont fait par ailleurs 2,4 millions d’habitants…

Donc si on a bien compris ce qui s’est joué dans cette école de Rafidah à Deir el-Balah, même après tout ça le Hamas n’est toujours pas vaincu, en dépit d’un déluge de bombes qu’on n’a pas vu depuis la Seconde guerre mondiale, à part peut-être en Ukraine. Si l’armée israélienne n’a pas pu terrasser un “petit” groupe armé dans un “tout petit” territoire – Gaza -, comment elle pourra triompher du Hezbollah libanais, encore mieux équipé et qui campe sur un territoire presque 10 fois plus grand ? Je ne parle même pas du chapitre iranien, que Netanyahu s’est juré d’ouvrir incessamment.

 

Laissez un commentaire