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Gaza : Israël avoue son premier crime de masse et enquêtera, le début de la fin…

Gaza : Israël avoue son premier crime de masse et enquêtera, le début de la fin…

Il faut croire que la frappe de la Cour pénale internationale (CPI) et la montée crescendo de la pression européenne font bouger les lignes, quoi que soutienne Israël. Pour la toute première fois le gouvernement israélien reconnait des meurtres de masse juste pour liquider quelques cibles, en l’occurrence deux responsables du Hamas. L’Etat hébreu a fait savoir ce lundi 27 mai qu’il allait se pencher sur la mort de 45 civils dans un camp à Rafah, d’après le ministère de la Santé du Hamas. L’armée israélienne n’a pas pour habitude de reconnaitre des crimes de guerre, même quand elle tire délibérément sur des Palestiniens qui attendent de l’aide humanitaire. Cette fois Tel-Aviv est contraint de faire mouvement.

Nous examinons la question“, a dit publiquement Avi Hyman, porte-parole du gouvernement israélien. “C’était vraiment grave. Toute perte de vie, de vie civile est quelque chose de grave et d’affreux“, a-t-il ajouté, en martelant que Tsahal fait de son mieux pour “limiter les pertes civiles“. C’est ce que Washington et les Etats européens demandent depuis le 7 octobre dernier, date à laquelle le Hamas a attaqué Israël, mais jusqu’ici le Premier ministre Benjamin Netanyahou ne voulait rien entendre. Mais ça c’était avant l’entrée en scène du Procureur général de la CPI, Karim Khan.

Netanyahou a pris les devants en parlant de “tragique incident” devant les familles d’otages israéliens. Le hic c’est que c’est le énième “incident tragique” sans qu’aucun compte ne soit demandé à Tsahal, mais de toute évidence des comptes il y en aura, devant la Justice israélienne d’abord, ensuite devant les juridictions internationales et d’ailleurs ça a commencé

En attendant l’armée israélienne a annoncé qu’elle fait la lumière sur le décès des civils. “Avant la frappe, un certain nombre de mesures ont été prises pour réduire le risque de blesser des civils non impliqués pendant la frappe, notamment l’usage de surveillance aérienne, le recours à des ‘munitions précises’ par l’armée de l’air israélienne, et des informations de renseignement complémentaires“, assure Tsahal dans un communiqué.

Le bombardement meurtrier, en pleine nuit sur la ville densément peuplée de Rafah, a été unanimement condamnée par la communauté internationale. L’ONU a même exigé une enquête “complète et transparente“. Les tirs ont été dénoncés par l’Union européenne, l’Union africaine, la France ainsi que l’Égypte et le Qatar, deux pays au premier rang dans la médiation pour arracher un cessez-le-feu.

Le président français, Emmanuel Macron, s’est dit “indigné” ce lundi matin et a réitéré son appel à la cessation des opérations et le “plein respect du droit international“. La Défense civile palestinienne a évoqué de nombreux corps “carbonisés” dans un feu qui a consumé le camp de déplacés de Barkasat, administré par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), au nord-ouest de Rafah.

Les images du Croissant-Rouge palestinien ont fait le tour du monde, alors qu’Israël avait certifié que l’endroit était “une zone humanitaire“. Netanyahou s’est dit qu’en ébruitant une enquête sur cette faute lourde de Tsahal il dégonflera, un petit peu, le front international. Peine perdue, l’enquête de l’Etat hébreu ne fera qu’épaissir un peu plus le dossier à charges du Procureur de la CPI. Chaque jour l’étau se resserre un peu plus autour du gouvernement d’extrême droite qui a précipité Israël dans l’abîme.

 

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