Après Disney, McDonald’s, Ford et Meta, c’est au tour d’Alphabet, maison mère de Google, de mettre fin à ses programmes de diversité dans le recrutement.
Cette décision, annoncée le 5 février 2025, marque un tournant majeur pour le géant technologique, qui s’aligne ainsi sur la politique du gouvernement Donald Trump.
Un revirement stratégique pour Google
Dans son rapport annuel pour les investisseurs, publié mercredi, Alphabet a supprimé une phrase clé qui figurait depuis 2021 : « Chez Alphabet, nous nous engageons à prendre en compte la diversité, l’équité et l’inclusion dans tout ce que nous faisons et à développer une main-d’œuvre représentative des utilisateurs que nous servons. » Contacté par l’AFP, Google a confirmé qu’il n’avait plus d’objectifs d’embauche liés à la diversité.
Les programmes de Diversité, Équité et Inclusion (DEI), hérités du mouvement des droits civiques des années 1960, visent à promouvoir l’égalité des chances en tenant compte de critères comme l’origine ethnique, le genre ou le handicap. Mais ces initiatives sont vivement critiquées par la droite américaine, et leur suppression s’accélère sous la présidence Trump.
Un contexte politique de plus en plus hostile aux politiques de diversité
Dès son premier jour à la Maison Blanche, Donald Trump a signé un décret exécutif déclarant illégaux les programmes DEI au sein de l’administration fédérale. Ce climat politique a encouragé plusieurs entreprises, dont Meta, Walmart et Ford, à revoir leurs politiques d’inclusion. En janvier, Mark Zuckerberg avait lui-même affirmé lors d’un podcast conservateur que « la société était devenue castrée et émasculée », signalant un virage idéologique dans la Silicon Valley.
Un impact sur les effectifs et la culture d’entreprise
Alphabet, qui emploie plus de 183 000 personnes dans le monde, avait vu la proportion de femmes dans ses effectifs passer de 32 % en 2020 à 34 % en 2024, tandis que les employés noirs représentaient 5,7 % contre 3,7 % quatre ans plus tôt. Avec la disparition des programmes de diversité, ces chiffres pourraient évoluer différemment dans les prochaines années.
Toutefois, toutes les entreprises ne suivent pas cette tendance. En janvier 2025, le conseil d’administration d’Apple a rejeté une proposition d’actionnaires visant à mettre fin aux initiatives DEI, affirmant son engagement en faveur d’un environnement de travail inclusif.
Ce retour en arrière sur la diversité dans les grandes entreprises américaines reflète une mutation profonde des priorités stratégiques, dictée par les nouvelles orientations politiques de Washington.
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