Alors que les marchés mondiaux tentent de reprendre leur souffle après plusieurs jours de turbulences, la Chine a réaffirmé, mardi 8 avril 2025, sa ferme opposition à la politique commerciale de Donald Trump. Pékin s’est engagée à « combattre jusqu’au bout » les droits de douane imposés par les États-Unis, tout en restant ouverte au dialogue.
L’offensive commerciale du président américain, qui a décrété depuis le 2 avril une surtaxe généralisée sur les importations, continue de provoquer une onde de choc sur l’économie mondiale.
La surtaxe sur les produits chinois, initialement de 20 %, doit passer à 54 % dès le 9 avril. Donald Trump a menacé d’y ajouter 50 points supplémentaires, portant la taxe à 104 %, une mesure sans précédent dans l’histoire récente des relations commerciales entre les deux géants économiques.
Rebond partiel des marchés asiatiques
Face à cette escalade, les marchés asiatiques tentent une reprise. La Bourse de Hong Kong a ouvert mardi en hausse de près de 2 %, après une chute historique de 13 % lundi, la pire depuis la crise asiatique de 1997. Tokyo gagne 6 %, Séoul 1,5 % et Shanghai reste stable. En revanche, Taïwan poursuit sa baisse et Jakarta a suspendu ses cotations après une chute de 9 % à l’ouverture.
La Banque centrale chinoise, en coordination avec le fonds souverain Central Huijin Investment, a annoncé des mesures de soutien aux marchés, afin d’éviter une déstabilisation prolongée.
Des répercussions économiques inquiétantes
L’intensification du conflit commercial pourrait se traduire par une hausse des prix, une augmentation du chômage et un ralentissement de la croissance mondiale. En imposant un droit de douane de 10 % sur l’ensemble des produits importés aux États-Unis, entré en vigueur le samedi 6 avril, Donald Trump souhaite rééquilibrer le commerce extérieur. Ce taux doit être relevé dès mercredi pour plusieurs partenaires stratégiques, comme l’Union européenne (+20 %) ou le Vietnam (+46 %). La Tunisie est taxée de 28%.
Donald Trump accuse ses partenaires économiques de « piller » les États-Unis. Il assure que cette politique vise à forcer des « accords équitables », et affirme que des négociations pourront s’ouvrir avec les pays prêts à faire des concessions. Le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, a affirmé que « 50, 60, peut-être 70 pays » ont déjà sollicité des discussions avec Washington.
La Chine reste ferme
Le ministère chinois du Commerce a déclaré qu’il ne céderait pas aux pressions américaines. « Si les États-Unis insistent dans cette voie, la Chine les combattra jusqu’au bout », a indiqué un porte-parole, tout en soulignant une préférence pour la négociation. En parallèle, Pékin a imposé une surtaxe de 34 % sur les produits américains, en réponse aux mesures américaines.
John Lee, dirigeant de Hong Kong, a dénoncé des droits de douane « irresponsables », alors que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s’est engagé à supprimer les taxes douanières entre son pays et les États-Unis. L’Union européenne, quant à elle, propose un accord de suppression mutuelle des droits de douane sur les produits industriels.
Le bras de fer commercial, qui secoue les fondements du commerce mondial, semble loin d’être terminé. Si la Bourse tente un rebond, les économistes s’accordent à dire que les conséquences de cette guerre commerciale pourraient durablement impacter l’économie globale, à l’heure où la coopération internationale semble plus que jamais mise à l’épreuve.
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