Malgré un climat de tension commerciale exacerbé entre Washington et Pékin, les exportations chinoises vers les États-Unis ont progressé de 9 % en mars 2025, par rapport à la même période de l’an dernier.
C’est ce que révèlent les chiffres publiés ce lundi 14 avril par les Douanes chinoises, alors que des droits de douane atteignant désormais 145 % frappent la plupart des produits chinois entrant sur le marché américain.
Un rebond inattendu avant la tempête tarifaire
Les exportations chinoises vers les États-Unis ont totalisé 40,1 milliards de dollars au mois de mars. Cette hausse de 9 % s’inscrit dans un contexte d’aggravation des tensions commerciales, marqué par la politique offensive de l’administration Trump. Le président américain impose des droits de douane massifs dans le cadre d’une stratégie de pression sur la Chine, accusée de pratiques commerciales déloyales et de déséquilibres structurels dans les échanges bilatéraux.
Plus globalement, les exportations totales de la Chine ont enregistré une hausse de 12,4 % sur un an en mars, atteignant 313 milliards de dollars. Ce chiffre dépasse largement les prévisions des économistes consultés par Bloomberg, qui tablaient sur une progression plus modeste de 4,6 %.
Une croissance portée par l’anticipation des sanctions
Pour plusieurs analystes, cette performance pourrait être le résultat d’un effet d’anticipation : les exportateurs chinois auraient accéléré les expéditions avant l’entrée en vigueur effective des nouvelles barrières tarifaires américaines.
Ce phénomène, déjà observé lors des précédents épisodes de guerre commerciale, fausse souvent les dynamiques commerciales à court terme.
Importations en baisse, consommation intérieure fragile
Dans le même temps, les importations chinoises ont chuté de 4,3 % en mars, soulignant une demande intérieure toujours atone. La Chine continue de faire face à une crise prolongée dans le secteur immobilier, couplée à une confiance affaiblie des ménages. Ces deux facteurs freinent la consommation, qui reste l’un des maillons faibles de l’économie chinoise.
Le gouvernement chinois, conscient de ces déséquilibres, cherche désormais à réorienter son modèle économique. L’objectif : faire de la demande interne un moteur central de la croissance, afin de compenser la volatilité des marchés extérieurs.
Un objectif de croissance ambitieux pour 2025
Malgré les incertitudes, l’État-parti chinois maintient un objectif de croissance d’« environ 5 % » pour 2025, un cap ambitieux au vu du contexte international tendu et des faiblesses structurelles internes.
Si les performances commerciales de mars offrent un répit provisoire, les prochains mois pourraient s’avérer décisifs. La hausse des barrières douanières aux États-Unis, combinée à la réorientation stratégique de la Chine, pourrait redessiner en profondeur les flux commerciaux mondiaux et influer sur l’équilibre économique entre les deux premières puissances de la planète.
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