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IA – ChatGPT peut rivaliser avec les médecins pour prendre en charge la dépression

IA – ChatGPT peut rivaliser avec les médecins pour prendre en charge la dépression

Les avancées technologiques dans le domaine de l’intelligence artificielle continuent de repousser les frontières de ce que nous pensions possible en médecine.

Une étude récente, publiée dans la revue « Family Medicine and Community Health », affiliée au British Medical Journal, suggère que l’IA, sous la forme de ChatGPT, pourrait offrir une nouvelle perspective sur la manière de diagnostiquer et de traiter la dépression. Selon les chercheurs, cette technologie pourrait améliorer la conformité aux normes de traitement tout en éliminant les préjugés de genre ou de classe sociale souvent présents dans la relation médecin-patient.

La dépression : un problème mondial

La dépression est une maladie qui touche des millions de personnes à travers le monde. Selon l’Organisation mondiale de la santé, environ 5% des adultes souffrent de dépression à l’échelle mondiale.

De nombreux patients se tournent d’abord vers leur médecin généraliste pour obtenir de l’aide. Le traitement recommandé doit être basé sur des directives cliniques fondées sur des preuves, adaptées à la gravité de la dépression de chaque patient.

ChatGPT : un complément aux méthodes de diagnostic traditionnelles

L’étude, menée par des chercheurs israéliens et britanniques, a examiné la manière dont ChatGPT évaluait des cas de dépression légère et sévère, en comparaison avec 1 249 médecins de premier recours en France. Ces cas fictifs présentaient des symptômes de tristesse, des problèmes de sommeil et une perte d’appétit au cours des trois semaines précédentes, ainsi qu’un diagnostic de dépression légère à modérée. Les chercheurs ont développé huit versions de ces cas, en variant les caractéristiques des patients, notamment le sexe, la classe sociale et la gravité de la dépression.

Pour chaque cas, ChatGPT a été interrogé sur les recommandations qu’un médecin de premier recours devrait faire. Les options incluaient une attente vigilante, une orientation vers une psychothérapie, la prescription de médicaments (pour la dépression, l’anxiété, les problèmes de sommeil), une combinaison de psychothérapie et de médicaments, ou aucune intervention.

Les résultats ont été frappants. Selon l’étude, ChatGPT a recommandé conformément aux directives cliniques une orientation vers une psychothérapie dans 95 % des cas de dépression légère et dans 97,5 % des cas de dépression sévère. En comparaison, seulement un peu plus de 4 % des médecins de famille ont fait la même recommandation pour les cas légers. Dans les cas graves, la plupart des médecins ont recommandé une combinaison de psychothérapie et de médicaments (44,5 %), tandis que ChatGPT l’a suggéré plus fréquemment (72 % pour la version 3.5 et 100 % pour la version 4 conforme aux directives cliniques).

Il est également intéressant de noter que quatre médecins sur dix ont recommandé exclusivement des médicaments, tandis qu’aucune des versions de ChatGPT n’a opté pour cette option.

L’absence de biais et de préjugés

Une caractéristique essentielle de cette étude est l’absence de biais liés au sexe et à la classe sociale dans les recommandations de ChatGPT.

Contrairement aux médecins, la technologie n’a pas montré de préférences en fonction de ces critères. Cette absence de biais est un facteur crucial, car elle garantit que chaque patient reçoit une recommandation de traitement équitable et basée uniquement sur les preuves.

Questions éthiques et limites de l’étude

Cependant, les chercheurs soulignent qu’il existe des questions éthiques à prendre en compte. L’IA ne devrait jamais se substituer au jugement clinique humain en matière de diagnostic ou de traitement de la dépression. Il est important de rappeler que l’IA ne peut pas remplacer l’empathie, la compréhension et la relation personnelle qu’un médecin entretient avec son patient.

De plus, l’étude présente certaines limites, notamment le fait qu’elle repose sur des cas fictifs et ne tient pas compte de toutes les variables réelles présentes dans la pratique clinique quotidienne. Cependant, malgré ces limites, les chercheurs concluent que ChatGPT a le potentiel d’améliorer la prise de décision dans les soins de santé primaires, offrant des informations rapides, objectives et basées sur des données, tout en garantissant la confidentialité et l’anonymat des patients.

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