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IA : Questions autour de la rentabilité pour la prochaine décennie

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L’investissement dans l’intelligence artificielle (IA) est-il rentable ? Ce n’est pas sûr, répond la banque américaine Goldman Sachs (GS), qui affiche dans un rapport son scepticisme quant au rendement de ce type d’investissement sur les dix prochaines années.

« L’IA pourrait s’avérer bien moins prometteuse que ne le pensent de nombreux chefs d’entreprise et d’investisseurs », affirme la GS, craignant que les dépenses importantes actuelles dans l’IA ne rapportent pas grand-chose dans un délai acceptable.

« Les 1000 milliards de dollars à dépenser au cours des prochaines années, y compris dans les centres de données, les puces, d’autres infrastructures d’IA et le réseau électrique seront-ils payants ?» se demande la banque américaine sans cacher une forte pointe de doute.

Jim Covello, responsable de la recherche sur les actions mondiales chez GS, doute pour sa part que l’IA et ses services d’automatisation des tâches puissent diminuer suffisamment les coûts en raison de la complexité de la fabrication des intrants, comme les puces GPU. Ceci et de douter également que l’IA stimule l’évaluation des entreprises utilisant cette technologie. Le rapport gain d’efficacité et augmentation réelle des revenus n’est pas encore clair, estime le responsable.

Un peu plus optimiste, Joseph Briggs, économiste principal chez la banque américaine, considère que l’IA générative n’est pas rentable aujourd’hui, mais elle arrivera dans une dizaine d’années à automatiser à terme 25% de toutes les tâches professionnelles, augmenter la productivité de 9% et la croissance du PIB de 6,1%.

L’autre question qui se posera à l’avenir est de savoir si l’énergie électrique suivra cette tendance au tout-automatique ? Selon les analystes de la GS, plusieurs paramètres sont à prendre en compte, dont les pénuries d’intrants et la hausse de la demande sur l’énergie électrique. « Les pénuries d’intrants clés, comme les puces et l’énergie, pourraient-elle empêcher la technologie de tenir ses promesses », s’interroge la GS, en notant que la demande sur les puces génératives dépassera l’offre.

Ceci alors que la demande sur l’énergie électrique dépassera de loin les niveaux que l’on connaît aujourd’hui. « Des signes précurseurs sont constatés en Virginie, foyer de croissance des centres de données aux Etats-Unis », fait remarquer la même source.

Notons que sur le marché boursier, la valeur de la plus chérie des investisseurs dans l’IA, Nvidia a perdu 7%, ce qui est la 7e perte hebdomadaire depuis le début de l’année. L’industrie des semi-conducteurs, et notamment les puces destinées à l’IA, ne cesse de connaître des revers.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek