Le gouvernement canadien prévoit de réduire environ 3 300 postes au sein d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) au cours des trois prochaines années.
Cette décision, qui s’inscrit dans la politique de réduction des dépenses fédérales, suscite l’inquiétude des syndicats et des employés concernés.
Une réduction massive des effectifs
Selon une note interne obtenue par The Canadian Press, 20 % des suppressions toucheront des postes permanents, tandis qu’une majorité concernera des contrats temporaires. Les lettres informant les employés affectés commenceront à être envoyées à mi-février 2025, avec un préavis minimum de 30 jours pour les employés sous contrat.
Les réductions d’effectifs a pour objectif d’économiser 237 millions de dollars en 2025-2026, avec des économies annuelles prévues atteignant 336 millions de dollars en 2027-2028.
Ces compressions s’ajoutent à l’objectif global du gouvernement de réduire les dépenses de 15,8 milliards de dollars d’ici 2027-2028 et de 4,8 milliards de dollars par an par la suite.
Les syndicats montent au créneau
Les syndicats PSAC (Public Service Alliance of Canada) et CEIU (Canada Employment and Immigration Union) ont critiqué cette décision, arguant qu’elle pourrait aggraver les retards dans le traitement des demandes d’immigration. Selon Rubina Boucher, présidente nationale du CEIU :
« Ces suppressions ne feront qu’aggraver une situation déjà catastrophique. Des familles espérant se réunir, des entreprises en manque de main-d’œuvre et un système de santé en crise souffriront tous de cette décision imprudente. »
Le député Nathan Prier, président de l’Association canadienne des employés professionnels, a également adressé une lettre au ministre de l’Immigration, Marc Miller, demandant un moratoire sur les suppressions, évoquant une potentielle crise dans les relations avec les États-Unis.
Des conséquences sur le traitement des dossiers
Le personnel d’IRCC est essentiel au traitement des demandes de résidence permanente, à l’émission des passeports et à la conduite d’entretiens. En 2024, le ministère comptait 13 092 employés, soit environ 3,6 % des 367 772 fonctionnaires de la fonction publique fédérale.
Malgré les investissements pour moderniser les processus et accélérer le traitement des demandes, les retards ont atteint des niveaux record en 2024. Ces coupes pourraient exacerber ces problèmes, nuisant à la réputation du Canada en tant que destination de choix pour les immigrants.
Un impact sur les priorités nationales
La porte-parole d’IRCC, Jessica Kingsbury, a déclaré que le ministère se concentrait sur le maintien de la sécurité frontalière et l’application des lois sur l’immigration, tout en évaluant les meilleures façons de délivrer ses programmes.
Toutefois, les syndicats soulignent que ces suppressions pourraient entraver des objectifs clés, notamment l’accueil des immigrants pour pallier la pénurie de main-d’œuvre et soutenir la croissance économique.
« Une main-d’œuvre fédérale solide et bien équipée est essentielle pour protéger le Canada des pressions extérieures, surtout dans un contexte de relations tendues avec les États-Unis », a affirmé Nathan Prier.
Un défi pour l’avenir
Ces suppressions de postes interviennent après une période de forte croissance des effectifs à IRCC pour répondre à des crises globales comme la pandémie et les flux migratoires accrus. Les investissements, largement soutenus par des financements temporaires, ne sont désormais plus viables, selon le ministère.
Alors que le gouvernement cherche à réduire les dépenses, il devra également répondre aux préoccupations croissantes concernant l’impact de ces coupes sur les services essentiels liés à l’immigration et à la réunification des familles.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires