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Immigration : Cette fois tout le Canada se verrouille à cause du chômage local

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Le Canada, champion du monde incontesté de l’immigration, avec un objectif de 1,5 million d’entrées d’ici 2025, va revoir sa copie et réviser ses ambitions à la baisse. Le motif ? Une montée du chômage chez les citoyens canadiens. Donc il n’est plus question d’ouvrir les vannes du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET)…

Cap sur la réduction des travailleurs étrangers temporaires, une politique qui a fait le bonheur du pays mais qu’un rapport de l’ONU a décrié dernièrement, y voyant des relents d’esclavage moderne. La province francophone du Québec a été la première à fermer la porte, pour 6 mois. Jusqu’ici le gouvernement fédéral refusait de tasser cette main-d’œuvre étrangère bon marché dont le secteur agricole et les manufactures – mais pas qu’eux – sont très friands, le Premier ministre Justin Trudeau a été contraint de faire mouvement.

La position officielle, désormais, est que l’économie canadienne a muté et qu’il n’est plus nécessaire de faire venir toute cette masse de travailleurs étrangers temporaires. A noter que le nombre de travailleurs étrangers temporaires, scotchés dans les bas salaires, avait plus que quadruplé en 7 ans, passant de moins de 16 000 en 2016 à plus de 80 000 en 2023.

Mais voilà, pendant que les étrangers décrochaient leurs tickets pour “l’eldorado” (c’est une boutade, la réalité est toute autre) le chômage des nationaux montait en flèche ; il a même établi le mois dernier un record en 10 ans chez les moins de 24 ans. C’est tout vu pour Trudeau : il faut tout faire pour que l’économie nationale ne soit plus tributaire de la main-d’œuvre étrangère à bas prix. «À ceux qui se plaignent de la pénurie de main-d’œuvre, voici mon message : il n’y a pas de meilleur moment pour investir et embaucher des travailleurs canadiens…», a assumé le Premier ministre.

La voie est clairement tracée : Les employeurs des régions où le taux de chômage excède 6% n’ont plus le droit de recruter des travailleurs étrangers temporaires à bas salaire, sauf pour quelques secteurs sous tension tels que l’agriculture où la pénurie de main-d’œuvre atteint des sommets…

A part le chômage des jeunes Canadiens Ottawa voit un autre bénéfice dans ce nouveau virage : La résolution de la crise aiguë du logement. Les détracteurs de Trudeau, notamment le Parti conservateur, l’accusent de ne pas bouger le petit doigt pour que la classe moyenne accède à la propriété à des tarifs raisonnables. Ce sera donc coup double pour le Premier ministre, avec un rendez-vous électoral en 2025, un scrutin pour lequel il est très mal parti, nettement distancé dans les sondages par son rival conservateur, Pierre Poilievre.

 

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