Le Canada fait face à des critiques croissantes concernant son programme de visas étudiants, avec des allégations troublantes de trafic humain et des lacunes dans le suivi des départs des résidents temporaires.
Ces enjeux mettent en lumière des failles potentielles dans le système d’immigration canadien et soulèvent des interrogations sur les politiques en place.
Des allégations troublantes entre l’Inde et le Canada
La Direction de l’application de la loi indienne a récemment révélé des preuves présumées de trafic humain impliquant des étudiants internationaux admis dans des universités canadiennes. Ces individus auraient obtenu des visas d’études avec l’intention de traverser illégalement la frontière canado-américaine.
Ces allégations font suite à une tragédie survenue en janvier 2022, lorsque la famille Patel, originaire d’Inde, a été retrouvée morte de froid près de la frontière entre le Manitoba et le Minnesota. Deux hommes – un Américain et un Indien – ont depuis été reconnus coupables d’avoir orchestré ces passages illégaux.
Un système d’immigration vulnérable
Kelly Sundberg, professeur à l’Université Mount Royal et ancien agent de l’Agence des services frontaliers du Canada, déplore un système qu’il qualifie de « programme d’immigration basé sur l’honneur ». Il estime que les lois actuelles manquent d’application rigoureuse et que l’absence de suivi biométrique des résidents temporaires expose le système à des abus.
M. Sundberg recommande l’enregistrement systématique des empreintes digitales et des photos des non-citoyens à leur arrivée et départ du Canada. « Nous devons lier ces données aux documents d’immigration pour réduire les vulnérabilités », a-t-il affirmé.
Des collèges sous la loupe
Bien que les universités impliquées n’aient pas été nommées, Sundberg suppose que les soupçons pourraient viser des collèges privés, souvent installés dans des centres commerciaux.
Ces établissements ont fait l’objet de critiques pour leur manque de régulation, et le ministre de l’Immigration, Marc Miller, les a récemment comparés à des “usines à diplômes”.
Des tensions internationales croissantes
Les allégations de trafic humain surviennent alors que les relations entre le Canada et les États-Unis se tendent, notamment sur les questions de migration et de sécurité.
L’ancien président américain Donald Trump, sur le point de reprendre ses fonctions, a menacé d’imposer des tarifs douaniers punitifs si le Canada ne renforce pas son contrôle des passages illégaux à la frontière et ne lutte pas contre le trafic de drogues vers les États-Unis.
Vers une réforme du système d’immigration
Le Canada a récemment adopté des réformes pour limiter le nombre de visas étudiants et renforcer la réglementation des établissements postsecondaires. Lors d’une réunion parlementaire, Marc Miller a souligné que la majorité des titulaires de visas temporaires quittent le pays à l’expiration de leur permis, tout en admettant que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour réduire les abus.
Le rapport de l’Inde et les pressions américaines mettent en lumière la nécessité pour le Canada de moderniser son système d’immigration afin d’assurer sa crédibilité internationale et sa sécurité intérieure.
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