À quelques jours d’une annonce qualifiée de décisive, l’administration Trump envisage de frapper les importations étrangères avec des droits de douane atteignant 20 %, selon un article du Washington Post.
Le président américain a fixé la date du 2 avril 2025 comme étant le “Liberation Day”, un tournant qu’il présente comme favorable à l’emploi et à l’industrie américaine.
Une taxation généralisée sur 3 000 milliards de dollars de biens
D’après les informations relayées par des sources proches du dossier, la Maison Blanche planche sur une taxation généralisée couvrant la majorité des 3 000 milliards de dollars de biens importés chaque année. L’initiative s’inscrit dans le cadre d’un projet plus vaste baptisé “droits de douane réciproques”, censé pénaliser les pays accusés de pratiques commerciales “injustes” à l’encontre des États-Unis.
Trump a déclaré dimanche que cette mesure concernerait tous les pays, et pas uniquement des rivaux comme la Chine. Lundi, ses conseillers ont précisé que tout État ayant traité les Américains de manière inéquitable pourrait être concerné. Toutefois, aucune décision finale n’a encore été actée, ont insisté les sources citées par le Washington Post.
Une manne fiscale… et une hypothèse de redistribution
Toujours selon le quotidien américain, la Maison Blanche étudie également la possibilité d’utiliser les recettes fiscales générées par ces taxes – qui pourraient atteindre des milliers de milliards de dollars – pour verser un dividende aux citoyens ou procéder à un remboursement d’impôt. Cette piste viserait à atténuer l’effet inflationniste de la mesure sur les consommateurs.
Interrogée à ce sujet, la Maison Blanche n’a pas encore émis de commentaire officiel.
Tensions sur les marchés, inquiétudes économiques
L’annonce imminente d’une telle politique commerciale protectionniste provoque déjà des remous sur les marchés mondiaux. Après des hausses de tarifs sur l’acier, l’aluminium, l’automobile et l’ensemble des produits chinois, cette nouvelle étape est perçue comme un durcissement majeur de la guerre commerciale menée par Donald Trump.
Les entreprises et ménages américains expriment de plus en plus leur pessimisme face aux effets potentiels sur les prix à la consommation. Plusieurs sondages récents mettent en lumière les craintes d’une poussée de l’inflation, aggravée par les taxes douanières.
L’Asie et l’Europe en alerte
L’impact se fait déjà sentir à l’international. En Asie, l’activité manufacturière montre des signes de faiblesse, alors qu’en Europe, le regain de l’activité industrielle observé en mars serait lié à des achats anticipés pour éviter la hausse attendue des tarifs.
Face à cette perspective, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a assuré mardi que l’Union européenne disposait d’un “plan solide” pour répondre à toute nouvelle mesure tarifaire imposée par les États-Unis.
Avec cette stratégie, Donald Trump renforce sa ligne “America First” à l’approche d’échéances électorales cruciales, tout en relançant le débat sur l’efficacité et les conséquences d’un protectionnisme économique assumé.
Le 2 avril pourrait bien marquer un nouveau point de bascule dans les relations commerciales mondiales.
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