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Iran : L’étudiante qui s’était dévêtue publiquement a eu de la chance, beaucoup de chance

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Son geste complètement fou avait ébloui les défenseurs des droits humains aux quatre coins du monde mais les avait aussi terrifiés, sachant les horreurs que les Mollahs font aux jeunes qui tombent entre leurs griffes. Ça finit mal pour l’étudiante Ahou Daryaei mais ça pouvait être pire après son acte de courage inouï qui avait fait le tour de planète. Elle s’était dévêtue publiquement le 2 novembre 2024, pour protester contre le harcèlement de miliciens des Gardiens de la révolution, elle finira dans un hôpital psychiatrique, internée de force, rapporte Paris Match ce mercredi 20 novembre. Elle a de la chance de ne pas y finir sa vie…

Pour ceux qui rêvaient d’une nouvelle éruption révolutionnaire après l’échec de la poussée de fièvre de décembre 2022 l’étincelle ne viendra pas de Ahou Daryaei. Elle n’aura même pas droit à un procès public pour médiatiser son combat, à des poursuites judiciaires en bonne et due forme, comme le célèbre rappeur Toomaj Saleh (lui aussi s’en est bien tiré, jusqu’ici), la jeune femme disparaît tout bonnement.  C’est la «nouvelle» invention de l’appareil d’État iranien pour museler cette jeunesse qui terrifie le régime…

La bravade de Ahou Daryaei dans la prestigieuse université Azad de Téhéran (la capitale), sa petite balade en sous-vêtements devant ses camarades médusés et transis risque d’être la dernière. Personne n’avait osé l’approcher ou communiquer avec elle par peur d’être embarquée par la Police, ce qui en dit long sur l’infusion de la terreur dans les esprits. Le site étudiant iranien, Amir Kabir, avait fait le minimum syndical en postant la vidéo. ça s’arrêtera là.

On n’avait plus de nouvelles de la jeune femme depuis qu’elle a été cueillie manu militari par les agents. L’ambassade d’Iran en France avait déclaré que l’étudiante «souffrait de certains problèmes familiaux et de conditions psychologiques fragiles». Le 13 novembre 2024 la diplomatie française avait lancé aux autorités iraniennes «des messages d’inquiétude, de préoccupation et de consternation» après l’internement présumé de l’étudiante iranienne…

Amnesty International dit à ceux qui ne le savaient pas que pour les Mollahs le fait de transgresser le port obligatoire du voile est catalogué directement dans la case «troubles mentaux», s’en suit une prescription de «traitement». Après ça la justice iranienne a toute latitude pour décider du sort des malheureuses.

«Étant donné qu’elle a été transférée à l’hôpital et qu’il a été constaté qu’elle était malade, elle a été remise à sa famille, qui s’occupe actuellement d’elle, et aucune procédure judiciaire n’a été engagée à son encontre», a affirmé hier mardi le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, lors d’une conférence de presse. Une femme hystérique quoi, comme toutes les autres… Le pays de l’Ayattolah Ali Khamenei n’est pas près de changer, les Mollahs y vielleront.

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