L’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a annoncé l’abaissement de la note de crédit à long terme d’Israël, passant de “A+” à “A”. Cette décision est motivée par les risques sécuritaires grandissants en raison de l’escalade du conflit avec le Hezbollah au Liban et de la menace d’une confrontation directe avec l’Iran.
S&P a mis en avant les craintes liées aux attaques potentielles, notamment les frappes de missiles de représailles contre Israël, qui pourraient accentuer les tensions et peser sur l’économie du pays. Cette décision de l’agence de notation s’ajoute à celle de Moody’s, qui, la semaine dernière, a abaissé la note de crédit d’Israël de deux crans à “Baa1”.
Moody’s avait averti que si les tensions avec le Hezbollah s’intensifiaient en un conflit à grande échelle, la note pourrait être abaissée à un niveau de “risque élevé”.
Standard & Poor’s anticipe une prolongation des affrontements dans la bande de Gaza et une escalade des combats à la frontière nord d’Israël, incluant des incursions terrestres au Liban, jusqu’en 2025. L’agence souligne que le risque croissant d’un conflit prolongé entre Israël et le Hezbollah représente une menace majeure pour la sécurité du pays.
Le quotidien israélien Yedioth Ahronoth a qualifié cette décision de S&P de “rapide et inattendue”. Selon le journal, l’agence prévoit une croissance nulle de l’économie israélienne pour l’année en cours, attribuable à l’escalade du conflit avec le Hezbollah et à un déficit budgétaire estimé à 9 %.
Moody’s a, de son côté, abaissé ses prévisions de croissance pour Israël en 2025, passant de 4 % à 1,5 %, et a également revu à la baisse les perspectives de croissance à long terme, de 4 % à 3 % par an. Le niveau d’endettement du gouvernement devrait ainsi augmenter pour atteindre 70 % du produit intérieur brut (PIB) dans les années à venir, un chiffre bien supérieur aux estimations antérieures.
La décision de S&P coïncide avec l’annonce par l’Iran du lancement de dizaines de missiles contre Israël, soit 180 missiles selon les estimations de Tel-Aviv. Cette attaque a provoqué des pertes humaines et matérielles, ainsi que la fermeture de l’espace aérien israélien, tandis que des millions d’Israéliens se réfugiaient dans des abris. Les sirènes d’alerte ont retenti dans tout le pays.
En réaction, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré lors d’une réunion du cabinet de sécurité que “l’Iran a commis une grave erreur cette nuit avec son attaque contre Israël et en paiera le prix.” L’armée israélienne a appelé la population à ne pas diffuser de vidéos montrant les impacts des missiles iraniens.
Selon des observateurs, Israël maintient un strict silence sur les pertes humaines et matérielles causées par le conflit à Gaza et au Liban. Le gouvernement interdit la diffusion d’images et de vidéos liées aux attaques, et ne permet la communication d’informations qu’à travers des médias placés sous sa surveillance étroite.
Depuis le début de la guerre menée par Israël contre la bande de Gaza le 7 octobre 2023, plus de 138 000 Palestiniens ont été tués ou blessés, dont de nombreux enfants et femmes, et plus de 10 000 personnes sont portées disparues. La région fait face à une catastrophe humanitaire, avec des destructions massives et une famine qui a déjà coûté la vie à des dizaines d’enfants.
Au Liban, le conflit se poursuit également. Des factions palestiniennes et libanaises, dont le Hezbollah, échangent quotidiennement des tirs avec l’armée israélienne le long de la “ligne bleue” depuis le 8 octobre. Selon le ministère de la Santé libanais, ces affrontements ont fait jusqu’à présent 1 873 morts, dont des enfants et des femmes, et 9 134 blessés. Israël a intensifié ses attaques contre le Liban depuis le 23 septembre, causant au moins 1 073 décès et 2 955 blessés, ainsi que le déplacement de plus d’un million de personnes.
Face à ces développements, les agences de notation s’inquiètent de l’impact à long terme de ces tensions sur l’économie israélienne.
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