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Israël : Un drame national passé sous silence, plus de 550 000 citoyens se sont exilés depuis le 7 octobre

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Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître…”, a écrit le brillant philosophe français Jean-Jacques Rousseau. On parle beaucoup des souffrances que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou inflige aux Palestiniens et qu’il s’est mis en tête d’étendre aux Libanais (mais encore faut-il que Tsahal en ait les moyens, le Hezbollah n’est pas le Hamas) pour prolonger son immunité face à une Justice qui l’attend de pied ferme. On parle moins du coût économique de la guerre pour Israël, très lourd, du coût en ressources humaines sans lesquelles il n’y a pas d’avenir pour l’Etat hébreu, défavorisé démographiquement et enroué par des voisins hostiles. Les médias israéliens, qui n’hésitent pas à déballer la poussière planquée sous le tapis, ont braqué les projecteurs sur les citoyens qui fuient massivement le pays depuis le traumatisme sans précédent du 7 octobre dernier.

Depuis l’attaque sanglante du Hamas et la riposte encore plus sanglante enclenchée par Netanyahou dans la bande de Gaza plus de 550 000 Israéliens ont fui le pays, s’alarme la presse locale. Cet exode massif, reconnu par l’Autorité de la Population et de l’Immigration et rapportés par le “Times of Israel”, fait de sacrés dégâts puisque très peu d’exilés reprennent le chemin du retour. Les autorités israéliennes au départ ont minoré la situation, y voyant une éruption passagère pour des citoyens qui cherchent juste à échapper momentanément au fracas des bombes. Mais voilà, la chose se mue en migration définitive.

En avril 2024 le Bureau Central des Statistiques d’Israël évaluait la population nationale à 9,9 millions d’habitants, en ne lésinant pas sur l’intégration de la diversité dans ce chiffre : Plus de 2 millions d’Arabes, y compris les Palestiniens de 1948, 400 000 Palestiniens de Jérusalem-Est et les 20 000 Syriens du Golan syrien occupé. A signaler aussi les nombreux Israéliens binationaux qui passent d’un pays à l’autre, au gré de l’intensification des conflits. Tout cela fait un pays fragile à bien des égards…

Et que dire si l’armée israélienne ouvre un autre front au Liban. Jusqu’ici Tsahal et le Hezbollah se gardent de monter en intensité, mais qui sait où les escarmouches peuvent mener. Ce qui est certain c’est que ni Netanyahou, qui n’a pas encore terrassé le Hamas, ni le Liban, englué dans une crise économique historique, n’ont les moyens d’engager une guerre dans la durée. Et que dire des déflagrations dans le voisinage et chez les soutiens des belligérants, les USA et l’Iran en premier, sans parler des contrecoups pour le monde qui se coltine déjà le conflit en Ukraine, lequel pourrait s’étaler.

 

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