Le gouvernement italien a annoncé, ce jeudi 13 mars, l’organisation d’un référendum les 8 et 9 juin prochains sur un assouplissement des conditions d’obtention de la nationalité italienne.
Si le “oui” l’emporte, près de 2,5 millions d’étrangers pourraient obtenir la citoyenneté italienne, une réforme qui divise profondément la classe politique.
Un référendum imposé par la mobilisation citoyenne
L’initiative de ce référendum revient à plusieurs partis d’opposition et ONG pro-migrants, notamment Oxfam Italia. Ces organisations avaient recueilli plus de 500 000 signatures en septembre dernier, seuil requis par la loi pour imposer un référendum national.
Malgré son opposition farouche à cette réforme, le gouvernement dirigé par Giorgia Meloni (Fratelli d’Italia, extrême droite) a été contraint de fixer la date du vote en conseil des ministres ce jeudi.
Une réforme qui divise la majorité au pouvoir
Actuellement, un étranger doit vivre en Italie pendant au moins 10 ans avant de pouvoir demander la nationalité par naturalisation. De plus, les enfants nés en Italie de parents étrangers ne peuvent pas obtenir la nationalité avant d’avoir 18 ans.
Le référendum propose de réduire de moitié cette durée, passant de 10 à 5 ans, pour s’aligner sur des pays comme la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni. Il suggère également une transmission automatique de la nationalité aux enfants mineurs.
Giorgia Meloni, arrivée au pouvoir en 2022 avec un programme anti-immigration, a déjà fait part de son opposition. En septembre dernier, elle déclarait que “dix ans était une durée appropriée” et qu’il n’y avait “aucune nécessité de changer la loi”.
De son côté, Matteo Salvini, vice-Premier ministre et chef de la Ligue (extrême droite), partage la même position. Cependant, Antonio Tajani, vice-Premier ministre et leader de Forza Italia (FI, conservateur), avait proposé une alternative : accorder la nationalité aux jeunes ayant suivi 10 ans d’études en Italie. Une idée qui n’a cependant jamais été traduite en proposition de loi.
Un enjeu majeur pour l’intégration des étrangers en Italie
Si la réforme est adoptée, elle pourrait permettre à 2,5 millions d’étrangers d’obtenir la nationalité italienne plus rapidement. Ce changement marquerait un tournant important dans la politique migratoire du pays, qui reste l’un des plus stricts d’Europe en matière de naturalisation.
Le référendum du 8 et 9 juin sera donc un test majeur pour l’Italie : conserver un modèle de naturalisation rigide ou adopter une approche plus souple, favorisant une intégration plus rapide des étrangers.
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