Les semaines passent, les immeubles montent, mais sur le terrain, les trottoirs des Jardins de Carthage restent occupés, dégradés et inaccessibles. Dans ce quartier résidentiel de la capitale, censé incarner le modernisme et le confort, les chantiers de construction continuent d’envahir l’espace public, au mépris des règles élémentaires d’urbanisme et de sécurité.
Les images prises ce lundi 25 mars 2025 témoignent d’un désordre persistant : blocs de béton, sacs de ciment, briques, gravats, outils et matériaux sont disséminés tout le long de plusieurs rues, rendant la circulation piétonne impossible. Aucune signalisation, aucun balisage temporaire, aucune mesure de sécurisation.
Résultat : les piétons — enfants, personnes âgées, parents avec poussettes — sont contraints de marcher sur la route, avec tous les risques que cela comporte.
Alors que les chantiers privés semblent avoir carte blanche, l’absence de réaction de l’administration locale est de plus en plus pointée du doigt. Les habitants interrogés dénoncent une passivité généralisée. « Personne ne contrôle. Pas d’impacts lors des passages des agents municipaux, et les trottoirs sont devenus une extension des chantiers », s’indigne un riverain.
L’administration municipale, censée garantir l’ordre urbain et le respect des cahiers de charge, semble avoir renoncé à toute forme de suivi. Ce qui semble être un laxisme administratif contribue à la détérioration visible du cadre de vie dans l’un des quartiers les plus prisés de la capitale.
Plus qu’une question de propreté ou d’esthétique, il s’agit ici d’un enjeu de gouvernance et de qualité de vie. Les fonctionnaires et les responsables locaux ont une obligation de contrôle, de suivi et de sanction en cas de non-conformité. Leur inertie, qu’elle soit par négligence ou par manque de moyens, aggrave une situation déjà préoccupante.
Les citoyens attendent des actions concrètes, pas seulement des promesses. Et le désordre chronique observé sur ces chantiers pose une question de fond : Ou est l’administration qui est sensée protéger l’espace public à Tunis ?
L’arrivée de Sarra Zaâfrani Zenzri, ex-ministre de l’Équipement, à la tête du gouvernement pourrait marquer un tournant. Ayant elle-même dirigé un ministère directement concerné par les problématiques d’aménagement, d’infrastructures et de suivi des projets urbains, elle connaît parfaitement les défaillances du terrain.
Sa sensibilité à ces enjeux laisse espérer un plan d’action plus rigoureux, pour que les chantiers ne riment plus avec abandon des citoyens.
Les riverains des Jardins de Carthage attendent désormais des mesures fermes : libération immédiate des trottoirs, contrôle des chantiers, sanctions contre les contrevenants… et surtout, un réveil de l’administration pour que le droit des piétons redevienne une priorité.
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