Le président de la République, Kais Saied, a reçu hier Fathi Zouhair Nouri, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, qui lui a remis le rapport annuel de la Commission Tunisienne des Analyses Financières (CTAF).
Lors de cette rencontre, le président Saied a insisté sur l’importance cruciale du rôle de cette commission dans la lutte contre les financements étrangers illicites, en particulier ceux destinés à des associations opérant en Tunisie à des fins politiques.
Des montants colossaux reçus par certaines associations
Kais Saied a exprimé son inquiétude face aux montants considérables que certaines associations reçoivent de l’étranger, soulignant que ces financements sont souvent utilisés pour influencer illégalement la scène politique tunisienne. Il a cité deux exemples pour illustrer l’ampleur du phénomène : une association a reçu près de 9,57 millions de dinars jusqu’au 28 août dernier, tandis qu’une autre a perçu 255 512,250 dinars.
Ces exemples ne sont qu’une petite partie des nombreux cas de financements douteux qui circulent dans le pays, selon le président.
Renforcer la vigilance de la CTAF
Le président a rappelé que la CTAF doit être en mesure de surveiller et d’enquêter sur ces flux financiers en provenance de l’étranger, en veillant à signaler tout financement suspect et à en vérifier les sources. Il a insisté sur le fait que la commission aurait dû être informée de ces transactions et aurait dû, dans un second temps, transmettre les cas les plus douteux aux autorités judiciaires.
Kais Saied a fermement condamné ces ingérences étrangères, qualifiant ces actions de violation flagrante des lois tunisiennes et d’atteinte à la souveraineté nationale. Il a rappelé que ces financements constituent des tentatives directes de manipulation de la vie politique en Tunisie, dans une période où le pays cherche à stabiliser ses institutions.
Un appel à la transparence et à l’application rigoureuse de la loi
Le président Saied a exhorté la CTAF à agir avec plus de rigueur et à assumer pleinement ses responsabilités dans la surveillance des flux financiers entrants, notamment ceux destinés aux associations. Il a insisté sur la nécessité de transparence et de rigueur pour que ces pratiques cessent et pour préserver l’indépendance et la stabilité de la Tunisie.
Ainsi, cette rencontre met en lumière les efforts du gouvernement pour renforcer la surveillance des financements étrangers et leur impact sur la politique tunisienne, en appelant la CTAF à jouer un rôle plus actif dans la lutte contre le blanchiment d’argent et les financements illicites.
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