La croissance du PIB devrait rester modeste à moyen terme, à 2,1% en 2024 et 2,9% en 2025 alors que l’inflation devrait s’élever à 7,1% en 2024 avant de décroître progressivement à 6,7% en 2025, à mesure que les pressions inflationnistes mondiales s’atténueront.
C’est ce qui ressort du nouveau rapport de la BAD « Perspectives économiques en Afrique 2024 » qui indique que le déficit budgétaire devrait atteindre environ 6% en 2025, grâce au maintien de la discipline budgétaire.
En revanche, le déficit du compte courant devrait se creuser progressivement pour atteindre 4% en 2025, en raison des importations de biens d’équipement nécessaires pour stimuler la croissance économique.
Le rôle des reformes
L’accélération des réformes (en particulier celles visant à améliorer la gouvernance des entreprises publiques, le climat des affaires et le contrôle des dépenses courantes) pourrait stimuler la croissance et inverser la trajectoire de la dette, selon la BAD qui rappelle qu’en mars 2024, Moody’s a révisé sa perspective sur la note souveraine du pays (Caa2) de négative à stable en raison de l’augmentation des réserves de change.
Le rapport précise, en outre, que la transformation structurelle de l’économie bénéficie davantage au secteur des services (qui représente 65% du PIB) qu’à l’industrie (qui représente 25% du PIB) tout en notant qu’entre 1990 et 2020, la part de l’agriculture dans l’emploi est passée de 24% à 14,5%, au profit notamment des services, qui représentent 52% de l’emploi.
La productivité industrielle a diminué, à ce titre, au cours des deux décennies. Environ 96 % des entreprises sont des micros, petites ou moyennes entreprises, et le secteur informel représente près des deux tiers de l’emploi.
L’architecture financière mondiale
La réforme de l’architecture financière mondiale faciliterait la mobilisation des ressources nécessaires à la transformation structurelle de l’économie. La réforme pourrait inclure l’adoption de garanties et d’instruments de partage des risques afin de mobiliser davantage de ressources privées pour l’écologisation de l’industrie, ainsi que la création et la modernisation des marchés financiers régionaux afin de favoriser le déploiement d’obligations vertes et l’accès au financement en monnaie locale pour les petites et moyennes entreprises, révèle-t-on.
On souligne néanmoins que d’autres mesures que la Tunisie pourrait mettre en œuvre pour accélérer la transformation structurelle comprennent le rétablissement de la viabilité des finances publiques afin d’obtenir le soutien des partenaires de développement et d’améliorer la perception des risques par les investisseurs ; l’accélération de la mise à niveau de l’industrie ; l’amélioration du climat des affaires ; le développement du capital humain ; la facilitation de l’accès au financement et à la formalisation pour les micro, petites et moyennes entreprises ; et la numérisation et le renforcement de la résilience de son économie.
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