Malgré son importance – surtout pour les économies émergentes et en développement – le crédit commercial est peu étudié notamment par les décideurs politiques. Un récent document de la Banque mondiale cherche à combler cette lacune en décrivant ces flux, en identifiant les obstacles à l’accès et en proposant quelques solutions potentielles.
Comment les décideurs politiques des pays en développement peuvent-ils améliorer l’offre de crédit commercial ? Voici quelques étapes décrites dans le rapport de la BM : Élargir l’accès au financement à l’exportation pour les petites et moyennes entreprises, surveiller le crédit commercial et les retards de paiement pour repérer les problèmes au fur et à mesure qu’ils se développent et faciliter la création de marchés nationaux d’assurance-crédit en mettant en place l’infrastructure requise.
L’organisation internationale appelle aussi à veiller à ce que la réglementation bancaire permette la numérisation des processus de financement du commerce, tels que les comptes débiteurs et les comptes créditeurs.
Le crédit commercial, un enjeu de taille
Le crédit commercial prend de nombreuses formes, notamment de crédits à court terme et de crédits-fournisseurs. Cela peut également impliquer des instruments plus complexes tels que les lettres de crédit. Dans certains cas, les acheteurs peuvent également avancer des fonds pour aider les fournisseurs à financer la production.
Les transactions nationales et transfrontalières reposent toutes les deux, selon la BM, sur le financement commercial alors que les sommes en jeu sont considérables. Selon certaines estimations, le volume annuel consolidé du crédit commercial national et international représente plus de 40% du PIB mondial, soit 35 billions de dollars, la plupart étant liés au commerce intérieur.
Il n’est donc pas surprenant que le crédit commercial soit essentiel à la santé économique des pays en développement – leur compétitivité à l’exportation, l’emploi et la croissance. Une perturbation dans le financement commercial – comme cela s’est produit pendant la pandémie de COVID19 – peut conduire les entreprises à la faillite, entraînant des pertes d’emplois et des dommages supplémentaires à l’économie à mesure que l’emploi et l’investissement diminuent et que le pouvoir d’achat s’évapore.
L’écart de l’accès au financement se creuse
Les pays en développement sont particulièrement vulnérables aux perturbations dans le financement du commerce en raison du risque élevé de défaut perçu tandis que les retards de paiement des clients sont la principale source d’insolvabilité pour les petites et moyennes entreprises et même s’ils sont les plus vulnérables, les paiements aux PME sont souvent la dernière priorité, déplore l’institution de Bretton Woods.
On note ainsi, qu’au niveau mondial, l’écart de financement commercial – la différence le volume monétaire disponible et la volume monétaire optimale nécessaire aux entreprises – a été estimé à 1,5 billion de dollars US en 2020 pour les pays en développement. Le déficit s’est accru avec la pandémie – une autre estimation a mis l’écart à 6,5 billions de dollars US en 2021. Cependant, ces estimations doivent être considérées avec prudence, car il existe des contraintes significatives de données pour évaluer l’ampleur précise de l’offre et de la demande de financement commercial.
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