Les pays de l’Union européenne (UE), impactés par le vieillissement de leurs populations et la pénurie de main-d’oeuvre, se livrent une concurrence féroce pour arracher les talents étrangers. En France le débat est confisqué par la droite et l’extrême droite même si dans les faits la machine à visas pour les travailleurs et étudiants étrangers tourne à plein régime. L’Italie assume publiquement la sévérité extrême contre les migrants illégaux mais fait des pieds et des mains pour signer des accords avec les pays du Sud de la Méditerranée émetteurs de compétences. L’Allemagne multiplie les initiatives pour faciliter la naturalisation des étrangers dont elle a besoin et vient de coopter 250 000 travailleurs qualifiés au Kenya. La Belgique aussi entre dans la danse, en sortant l’artillerie lourde.
Les autorités belges acteront prochainement des changements dans la réglementation sur les permis de travail, notamment la carte bleue européenne. Ces nouvelles orientations, qui seront effectives le 1er octobre 2024, devraient assouplir sensiblement l’arsenal législatif et accroître l’attractivité du marché belge pour les travailleurs hautement qualifiés…
Dans la Région de Bruxelles-Capitale de nouvelles normes redéfiniront les seuils de salaire minimum pour certains types de permis de travail. Le calcul de ce seuil sera fait à partir du salaire mensuel brut moyen dans la région, fixé à 4604 euros. Ces réformes ont pour but une harmonisation des pratiques sur le marché de l’emploi dans la capitale belge et des garanties sur une rémunération décente des travailleurs étrangers, précise Schengen News.
Les changements introduits dans la carte bleue européenne visent à élargir le périmètre des critères d’éligibilité et ouvrir grand la porte aux talents étrangers. Dorénavant il ne sera plus nécessaire pour les postulants de prouver qu’ils ont bien décroché un diplôme universitaire, mais il y a une condition : que les candidats attestent 5 années d’expérience professionnelle dans leur secteur.
Par ailleurs les travailleurs dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) auront davantage de facilités. Ceux qui ont au moins 3 ans d’expérience professionnelle durant les 7 dernières années auront droit à la carte bleue européenne, sans être obligés d’avoir des qualifications académiques supplémentaires.
Ce n’est pas tout, les détenteurs de la carte bleue européenne auront la possibilité de changer d’employeur au cours des 12 premiers mois suivant la délivrance de leur permis de travail. Cette nouvelle disposition donne plus de latitude aux employés, en leur permettant de suivre le mouvement des opportunités professionnelles sans coercition.
Mis à part les réformes en rapport avec la carte bleue européenne la Belgique se lancera dans des changements à grande échelle dans sa politique d’immigration à partir d’octobre 2024. Ce nouveau cadre est destiné à simplifier et à moderniser les démarches pour les travailleurs étrangers, leurs employeurs ainsi que pour les entrepreneurs internationaux…
Concrètement les travailleurs étrangers résidant en Belgique depuis au moins 30 mois auront la possibilité d’obtenir une autorisation de travail illimitée, à certaines conditions. La capitale de l’UE planche aussi sur des critères plus transparents pour les travailleurs indépendants étrangers qui souhaitent des autorisations de travail. Quand on vous disait que Bruxelles sort l’artillerie lourde.
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