Il fallait s’attendre à une pirouette du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, un habitué de la duplicité et des subterfuges pour se sortir de tout bourbier politico-judiciaire. On s’attendait à une pirouette de “Bibi” après l’appel d’air provoqué par la défection-démission du chef d’état-major de l’Armée – il n’est pas le seul -, Netanyahu dégaine une autre carte pour divertir les Israéliens et son soutien américain, Donald Trump : Tel-Aviv a annoncé ce vendredi 24 janvier que le retrait progressif de Tsahal du sud du Liban “se poursuivrait” au-delà des 60 jours prévus par l’accord de cessez-le-feu…
Le motif ? Le Liban n’aurait pas “totalement” respecté les engagements pris. “L’accord de cessez-le-feu n’ayant pas été accompli totalement par le Liban, le processus de retrait en étapes se poursuivra en accord avec les États-Unis“, a dit le bureau du Premier ministre israélien dans un communiqué. Voilà, Trump reprend les rênes à la Maison Blanche, donc son “ami Bibi” peut tout se permettre…
On attend la réaction du républicain, qui vient de démontrer avec le président russe Vladimir Poutine qu’il sait aussi cogner sur ses “copains” quand il le faut, même si avec l’Etat hébreu la chose est hautement improbable. A noter que le nouveau chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a réservé son premier appel à Netanyahu (et Trump a téléphoné en premier au prince héritier saoudien…).
Le communiqué israélien souligne le fait qu’un des points de la trêve mentionnait que “l’armée libanaise se déploie dans le sud du Liban” et force “le retrait du Hezbollah au-delà du (fleuve) Litani“. Tel-Aviv est d’avis que les soldats libanais n’ont pas pris le contrôle, donc Tsahal “ne mettra pas en danger ses localités et ses citoyens et réalisera les objectifs de la guerre dans le nord (d’Israël), permettant le retour des habitants dans leur foyer en sécurité“.
Rappelons que le nouveau président libanais, Joseph Aoun, qui a débauché le président de la Cour internationale de justice pour conduire son gouvernement, avait exigé samedi dernier le retrait israélien du sud du pays “dans les délais fixés” par l’accord avec le Hezbollah. Le texte dit aussi que l’armée libanaise doit se joindre aux Casques bleus dans le sud du Liban. Manifestement ce projet cale, à en croire Israël.
Le chef de l’Etat libanais avait condamné “la poursuite des violations israéliennes terrestres et aériennes“, fustigeant “le dynamitage des maisons et la destruction des villages frontaliers qui vont à l’encontre de l’accord“…
Le respect des termes de l’accord devait être certifié par les USA et la France, le communiqué des autorités israéliennes ne dit pas un mot sur cette clause et de fait Paris et Washington sont étrangement absents. Les présidents Emmanuel Macron et Donald Trump ne pourront pas faire l’économie d’une prise de parole sur ces derniers développements, un très mauvais augure pour le cessez-le-feu à Gaza.
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