Economie

La Fed abaisse ses taux à 4,50-4,75% après la réélection de Trump : vers une inflation maîtrisée ?

Partager

La Fed réduit ses taux directeurs dans un contexte de détente économique

La Banque centrale américaine, la Fed, a annoncé jeudi une baisse de son taux directeur d’un quart de point de pourcentage, le plaçant dans la fourchette de 4,50-4,75 %. Cette décision, adoptée à l’unanimité par les 12 membres du Comité de politique monétaire (FOMC), intervient dans un contexte de baisse de l’inflation et d’apaisement du marché du travail aux États-Unis.

Cette mesure survient également au lendemain de la réélection de Donald Trump, une situation qui pourrait influencer les futures décisions de la Fed.

Un contexte de baisse de l’inflation et de ralentissement du marché du travail

Selon le FOMC, “les conditions du marché du travail se détendent dans l’ensemble” après une période marquée par une pénurie de main-d’œuvre qui avait contribué à la hausse des prix. Quant à l’inflation, elle est désormais proche de l’objectif de 2 % fixé par la Fed. En septembre, l’indice PCE, mesure privilégiée par la Fed, montrait une inflation annuelle de 2,1 %, son plus bas niveau depuis février 2021.

Cette baisse est en grande partie due aux hausses de taux précédentes, qui ont freiné la demande et contribué à cette “atterrissage en douceur” de l’économie, selon Jim Bullard, ancien président de la Fed de Saint-Louis.

La relation tendue entre Jerome Powell et Donald Trump

La réélection de Donald Trump pourrait compliquer la tâche de Jerome Powell, président de la Fed, qui a été confronté par le passé à de vives critiques de l’ancien président. Bien que Trump l’ait nommé en 2018, il a par la suite reproché à la Fed de ne pas baisser suffisamment les taux d’intérêt.

Malgré les tensions, Trump avait laissé entendre en juillet qu’il pourrait permettre à Powell de terminer son mandat, prévu jusqu’en 2026, voire de rester gouverneur de la Fed jusqu’en 2028. La promesse de Trump de nouvelles hausses de droits de douane, cependant, pourrait exercer une pression inflationniste supplémentaire, rendant la tâche de Powell encore plus délicate.

Une économie américaine résiliente malgré un léger ralentissement

Les derniers indicateurs économiques montrent une croissance stable mais plus modérée aux États-Unis. Le PIB américain a progressé de 2,8 % en rythme annualisé au troisième trimestre, soit près de deux fois la croissance de la zone euro.

Les créations d’emplois, bien que ralentissant en octobre en raison d’ouragans et de grèves, notamment chez Boeing, restent un signe de résilience de l’économie américaine post-Covid.

Une baisse des taux partagée par la Banque d’Angleterre

Outre-Atlantique, la Banque d’Angleterre (BoE) a également abaissé son taux directeur d’un quart de point, le ramenant à 4,75 %, pour la deuxième fois de l’année. Ce mouvement commun des grandes banques centrales montre une tendance globale vers une politique monétaire plus accommodante pour stabiliser la croissance et maîtriser l’inflation.

Avec cette nouvelle baisse de ses taux directeurs, la Fed cherche à poursuivre la réduction de l’inflation tout en évitant une récession. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer l’impact des promesses de Donald Trump en matière de politique commerciale, qui pourraient raviver les tensions inflationnistes. En décembre, la Fed actualisera ses prévisions économiques, donnant un aperçu de ses objectifs pour 2025.

Laissez un commentaire