Avec la hausse des prix des viandes blanches et rouges, de nombreux Marocains se retrouvent pris dans une situation de plus en plus précaire. Un exemple frappant est celui d’un citoyen marocain qui, en se rendant dans un marché de banlieue à Rabat pour acheter du poulet, a quitté le magasin les mains vides après avoir appris que le prix du kilogramme de poulet avait atteint 27 dirhams (environ 2,7 dollars).
Cette situation n’est pas isolée. La flambée des prix des viandes, élément central de la table marocaine, est devenue une source majeure de préoccupation pour les ménages, en particulier pour les couches sociales modestes et moyennes. Les réseaux sociaux sont désormais le théâtre de multiples appels au boycott des achats de volailles, jusqu’à ce que les prix baissent, dans une tentative de résistance populaire face à cette inflation galopante.
Les causes de la hausse des prix
L’explication de cette hausse des prix est multifactorielle. Selon un représentant de l’association nationale des producteurs de viandes de volaille, plusieurs raisons sont à l’origine de cette situation :
- Conditions climatiques difficiles : Le mois de juillet a été marqué par des températures élevées, entraînant une baisse de 25% de la productivité dans le secteur de la volaille.
- Augmentation de la demande : Le prix élevé des viandes rouges a poussé de nombreux consommateurs à se tourner vers les viandes blanches, augmentant ainsi la demande.
- Coût des intrants : La hausse persistante des prix des aliments pour animaux, un héritage de la crise du COVID-19, a réduit l’incitation à investir chez les producteurs.
Le représentant de l’association a souligné que les avertissements adressés au gouvernement concernant ces risques sont restés lettre morte, menant à la situation actuelle où l’offre ne parvient pas à satisfaire la demande, provoquant une flambée des prix.
Répercussions sur la vie quotidienne
La hausse des prix ne se limite pas aux viandes blanches. Sur les marchés populaires, les prix des viandes rouges ont également atteint des sommets : le kilo d’agneau se vend désormais à 120 dirhams (environ 12 dollars) et celui du bœuf à 100 dirhams (environ 10 dollars).
Les prix des fruits ont également grimpé, oscillant entre 15 et 30 dirhams le kilo (1,5 à 3 dollars). Cette inflation généralisée pousse les familles à réviser leur budget, notamment en cette période estivale, traditionnellement marquée par les mariages et les réceptions familiales.
La réponse gouvernementale
Face à la grogne populaire, le gouvernement marocain a entamé une série de consultations avec les professionnels du secteur. Le ministre de l’Agriculture a récemment présidé plusieurs réunions visant à trouver des solutions à la crise de l’approvisionnement en viandes et produits laitiers.
Les mesures convenues incluent :
- Soutien à l’alimentation animale : Poursuite du soutien à l’alimentation des bovins et ovins, ainsi qu’à l’importation des matières premières pour la production d’aliments pour animaux.
- Développement de cultures résilientes : Promotion des cultures fourragères résistantes à la sécheresse, telles que le sorgho.
- Amélioration de la production : Initiatives pour améliorer la reproduction des animaux et organiser l’importation et la vente de semences.
Perspectives d’avenir
Les experts prévoient une stabilisation des prix des viandes blanches d’ici le 25 août, avec une possible baisse à 15 dirhams (1,5 dollar) le kilo. Cependant, pour les viandes rouges, la situation reste incertaine, sans perspective immédiate de baisse des prix.
Cette situation met en lumière les défis auxquels sont confrontés les ménages marocains dans un contexte de hausse des prix des denrées alimentaires, et souligne l’importance d’une réponse gouvernementale rapide et efficace pour atténuer les effets de cette crise sur les plus vulnérables.
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