Une émigration sans précédent : 40 000 Israéliens quittent le pays en 2024
Le Jerusalem Post a récemment révélé que l’Israël connaît une vague de migration d’une ampleur inédite. En seulement sept mois, plus de 40 600 Israéliens ont quitté le pays, soit environ 2 200 personnes de plus par mois que l’année précédente.
Ce phénomène inquiète particulièrement les autorités locales, car il s’accompagne d’une perte significative de talents, de compétences professionnelles et de capital financier.
Des chiffres alarmants sur le long terme
Selon les statistiques du Bureau central israélien des statistiques, la tendance s’est fortement accélérée depuis 2023. Cette année-là, 55 400 personnes ont quitté Israël, un chiffre bien supérieur à la moyenne annuelle de 37 100 personnes enregistrée au cours de la dernière décennie. Parmi les Israéliens qui sont partis, 27 800 sont revenus après des séjours prolongés à l’étranger, mais ces retours ne compensent pas le nombre croissant de départs.
L’impact de ces migrations est particulièrement grave pour l’économie du pays, qui voit s’envoler des professionnels qualifiés, alors que les tensions sociales et politiques persistent. Le 39% des émigrés en 2023 provenaient des régions les plus riches d’Israël, notamment Tel-Aviv et le centre du pays, tandis que 28 % des départs venaient de Haïfa et du nord.
Une accélération estivale inquiétante
L’été 2024 a marqué une hausse spectaculaire du nombre de départs. Alors que 5 200 personnes en moyenne quittaient le pays chaque mois au début de l’année, ce chiffre a bondi à 7 300 en juin et juillet.
En août, environ 20 500 Israéliens vivant habituellement à l’étranger sont revenus pour de courtes visites, un chiffre qui ne compense pas le flot de départs enregistrés.
Une jeunesse en quête d’opportunités à l’étranger
Les données montrent que les jeunes adultes sont les plus concernés par cette émigration massive. En 2023, les hommes qui partaient avaient en moyenne 31,6 ans, et les femmes 32,5 ans. Les personnes dans la vingtaine et la trentaine représentaient 40 % des émigrés, une proportion élevée compte tenu de leur poids dans la population globale.
Ces jeunes adultes, souvent en début de carrière ou en pleine formation, quittent Israël pour chercher des opportunités professionnelles ou poursuivre des études à l’étranger.
Une diversité de profils parmi les migrants
Parmi ceux qui quittent le pays, les chrétiens non arabes, principalement issus des anciennes républiques soviétiques, représentent une part significative des départs : 32,4 % en 2023, alors qu’ils ne constituent que 4,9 % de la population israélienne.
À l’inverse, les musulmans et chrétiens arabes étaient sous-représentés, avec seulement 6,2 % des émigrés malgré leur présence de 21,3 % dans la population totale.
Ainsi, cette hémorragie démographique menace d’aggraver les tensions économiques et sociales en Israël. La fuite des jeunes talents pourrait affaiblir encore davantage le pays sur le long terme, surtout si les départs continuent à surpasser les retours.
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