Maghreb

La Libye refuse la réinstallation des migrants et compte 2,5 millions d’étrangers sur son sol

La Libye refuse la réinstallation des migrants et compte 2,5 millions d’étrangers sur son sol

Le ministre de l’Intérieur libyen, Imed Trabelsi, a annoncé aujourd’hui que la Libye refuse de réinstaller les migrants sur son territoire, affirmant que 70 à 80% des étrangers présents en Libye sont en situation irrégulière. Cette déclaration intervient à une semaine de la tenue d’un forum international sur la migration à travers la Méditerranée.

Une population étrangère massive et en grande partie irrégulière

Lors d’une conférence de presse à Tripoli, Imed Trabelsi a révélé qu’environ 2,5 millions d’étrangers se trouvent actuellement en Libye, avec 70 à 80% d’entre eux ayant pénétré illégalement le territoire via des zones facilement franchissables. Le ministre a souligné que la question de la migration est une affaire de sécurité nationale, insistant sur le fait que la Libye ne peut plus continuer à supporter ce fardeau.

Refus de la réinstallation et organisation de la main-d’œuvre

Le ministre a fermement rejeté l’idée de réinstaller les migrants en Libye, expliquant que ces derniers ne paient ni l’électricité ni les taxes, contrairement aux citoyens libyens et aux étrangers en situation régulière. Trabelsi a également annoncé que les autorités libyennes prévoient d’organiser la main-d’œuvre étrangère, indispensable dans ce pays de faible densité de population, qui compte environ 7 millions d’habitants.

Retour volontaire et assistance internationale

Avec l’aide de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et son programme de retour humanitaire volontaire, la Libye a pu rapatrier 6 000 migrants depuis le début de l’année et 10 000 en 2023. Ces chiffres illustrent les efforts du pays pour gérer la situation migratoire complexe sur son territoire.

Forum méditerranéen sur la migration

Les déclarations du ministre interviennent à quelques jours du “Forum de la migration à travers la Méditerranée” prévu à Tripoli le 17 juillet. Ce forum vise à discuter d’une nouvelle stratégie pour les projets de développement dans les pays d’origine des migrants, afin de réduire les flux migratoires.

Condamnation des violations des droits des migrants

Cette annonce fait suite à la condamnation par Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, des “violations généralisées” contre les migrants et les réfugiés en Libye.

Lors d’une intervention devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, Türk a évoqué des rapports sur la découverte de fosses communes dans le désert à la frontière libyo-tunisienne, après la trouvaille antérieure de 65 corps de migrants.

Un contexte de trafic humain exacerbé par l’instabilité

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est devenue un point de transit majeur pour les migrants cherchant à rejoindre l’Europe, souvent au péril de leur vie. Les réseaux de trafiquants exploitent l’instabilité du pays pour faire passer des milliers de migrants de l’Afrique vers l’Europe.

Une route migratoire dangereuse

Située à environ 300 kilomètres des côtes italiennes, la Libye est l’un des principaux points de départ pour les migrants du continent africain. Selon un rapport de l’Organisation internationale pour les migrations, le nombre de migrants décédés ou portés disparus sur les routes migratoires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord a atteint 4 984 en 2023, contre 3 820 en 2022.

 

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