Le rapport sur la situation de l’alimentation dans le monde en 2021 indique que le soutien public à l’alimentation et à l’agriculture, dans le monde, se chiffre à près de 630 milliards d’US$ par an en moyenne sur la période 2013-2018. La plus grande part cible directement les agriculteurs au moyen de politiques visant les échanges et le marché, et au moyen de subventions liées en grande partie à la production ou à l’utilisation sans contraintes de facteurs variables de production, rappelle une étude publiée le Forum Tunisie des Droits Economiques et Sociaux (FTDES) et intitulée la sécurité et la souveraineté alimentaires et le droit à l’alimentation en Tunisie.
« Ce soutien, outre qu’il est à l’origine de distorsions des marchés, ne bénéficie pas à beaucoup d’agriculteurs, est néfaste à l’environnement et n’encourage pas la production d’aliments nutritifs », ajoute le rapport.
La réorientation du soutien public accroîtrait les disponibilités en aliments
La réorientation du soutien public actuel peut concourir à accroître les disponibilités en aliments nutritifs proposées aux consommateurs. Elle peut contribuer à rendre l’alimentation saine moins coûteuse et plus abordable dans le monde entier, condition nécessaire mais non suffisante pour que les populations puissent avoir accès à une telle alimentation, selon le forum.
Et pour cause, dans les pays à faible revenu, et certains pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure où l’agriculture joue un rôle essentiel au regard de l’économie, de l’emploi et des moyens d’existence, « les pouvoirs publics doivent accroître les dépenses publiques et les affecter en priorité à la fourniture de services qui soutiennent plus collectivement l’alimentation et l’agriculture. »
Cette réorientation du soutien public ne sera pas suffisante. Il conviendra, au moyen de politiques complémentaires relatives aux systèmes agroalimentaires, de favoriser des environnements alimentaires sains et de donner les moyens aux consommateurs d’adopte une alimentation saine. La protection sociale et les politiques relatives aux systèmes de santé devront atténuer les éventuelles conséquences indésirables de la réorientation du soutien public pour les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants. Des politiques en matière d’environnement, de transport et d’énergie et des politiques portant sur le système des services de santé seront aussi nécessaires pour renforcer les résultats positifs.
Le cas de la Tunisie
Pour ce qui est de la Tunisie, l’étude a signalé qu’une « étude prospective sur la sécurité alimentaire à l’horizon 2030 » a été pilotée par le ministère de l’agriculture et l’ONAGRI. En se référant au concept de sécurité alimentaire, elle a procédé à un diagnostic de la situation actuelle et a arrêté les orientations et les objectifs futurs dans ce domaine.
Quatre scénarii ont été identifiés pour l’évolution et le développement futurs du système de sécurité alimentaire du pays. Quatre objectifs principaux ont été proposés pour être assignés à la politique agricole et alimentaire, à savoir : réaliser l’autosuffisance en denrées alimentaires de base et diminuer la dépendance dans le domaine des céréales ; améliorer la balance commerciale alimentaire ; améliorer la qualité de la vie (nourriture, sécurité, santé) en consolidant le pouvoir d’achat et en fournissant une alimentation saine sure et équilibrée et limiter le gaspillage et les pertes alimentaires.
Les principales orientations arrêtées, dans le cadre de ces objectifs, s’articulent autour des axes suivants : promouvoir les filières de production ; garantir la stabilité de l’approvisionnement ; assurer une bonne gouvernance et une meilleure organisation des structures de base et la révision du système de compensation des prix et rationalisation de la consommation et de l’importation des denrées stratégiques.
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