Diaspora

La Suède veut s’inspirer du modèle suisse pour durcir ses règles de naturalisation

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La Suède envisage un tournant dans sa politique migratoire en s’inspirant du modèle suisse.

Le ministre suédois de l’Immigration, Johan Forssell, a déclaré jeudi dans les colonnes de la Neue Zürcher Zeitung et du quotidien Blick que son pays pourrait prochainement adopter des critères plus stricts pour l’acquisition de la nationalité, à l’image des procédures appliquées en Suisse.

En visite officielle de deux jours à Berne, le ministre a étudié en détail le fonctionnement du système de naturalisation suisse, où certaines communes organisent des tests linguistiques, de culture générale et d’intégration. Une approche locale et rigoureuse qui tranche avec la situation actuelle en Suède.

«Chez nous, il n’y a presque rien à faire pour devenir suédois», a affirmé Johan Forssell dans la NZZ, soulignant une volonté politique de durcir l’accès à la citoyenneté.

Selon le ministre, le gouvernement suédois souhaite désormais lier plus clairement la naturalisation à l’intégration effective dans la société. Cela passerait notamment par des obligations d’apprentissage de la langue, le respect de la législation et l’engagement dans une activité professionnelle.

«La Suède veut créer une incitation à apprendre le suédois, à respecter la législation et à chercher un travail», a-t-il ajouté dans les colonnes de Blick.

Cette déclaration intervient dans un contexte où la Suède fait face à des débats intenses autour de l’immigration, de l’intégration et de la cohésion sociale.

En 2023, la Suède a accordé plus de 60 000 naturalisations, selon les données officielles. Le gouvernement de droite, soutenu par les Démocrates de Suède (extrême droite), milite depuis plusieurs mois pour une refonte des critères d’accès à la nationalité.

En Suisse, l’obtention du passeport helvétique passe par un processus multistage qui inclut des conditions de résidence, des connaissances linguistiques et civiques, mais aussi une intégration dans la communauté locale. Ce modèle décentralisé, souvent cité pour sa rigueur, pourrait inspirer d’autres pays européens confrontés à des défis similaires.

Avec ce rapprochement idéologique, la Suède amorce un tournant vers une approche plus restrictive et conditionnelle de la citoyenneté. Un signal fort adressé tant à ses partenaires européens qu’à ses propres citoyens.

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