Face aux impératifs climatiques et économiques, la Tunisie intensifie sa transformation énergétique avec une feuille de route ambitieuse pour l’année à venir.
Le pays méditerranéen vise à réduire significativement son empreinte carbone tout en développant massivement les énergies propres, dans un contexte où les enjeux énergétiques sont devenus stratégiques pour l’avenir du pays.
L’expansion solaire continue
Le secteur des énergies renouvelables connaît une accélération sans précédent. Un projet photovoltaïque de 100 MW a démarré à Kairouan, tandis que des installations totalisant 500 MW progressent pour une mise en service prévue d’ici 2026-2027. Le programme de 1700 MW lancé fin 2022 gagne en vitesse grâce à des appels d’offres attractifs et une participation croissante des investisseurs.
La réforme du cadre réglementaire en 2024 a introduit des tarifs d’achat garantis pour les installations modestes, dynamisant le marché. L’autoproduction bénéficie désormais d’un environnement juridique clarifié, facilitant l’émergence d’entreprises spécialisées dans la production et la commercialisation d’électricité verte. Les initiatives solaires destinées aux particuliers, notamment ProsolElec, continuent de jouer un rôle déterminant dans cette transition.
La sobriété énergétique au cœur des priorités
L’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (ANME) poursuit sa mission avec l’objectif ambitieux de diminuer de 30% la consommation d’énergie primaire d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2021. Le plan d’accélération adopté en 2023 vise à généraliser les projets d’efficacité énergétique dans les secteurs public et privé, à promouvoir les solutions solaires pour les ménages modestes, et à décarboner l’industrie, particulièrement les cimenteries.
La réussite de ces initiatives repose sur trois piliers fondamentaux : l’accès aux financements, l’accompagnement technique des porteurs de projets, et le déploiement de démonstrateurs innovants pouvant être reproduits à grande échelle.
L’hydrogène vert nouvel un axe stratégique
L’hydrogène vert émerge comme un axe stratégique de la transition énergétique tunisienne. L’année 2024 a marqué un tournant avec la publication de la stratégie nationale qui ambitionne de produire 8,3 millions de tonnes d’ici 2050, destinées tant au marché intérieur qu’à l’exportation.
Les autorités tunisiennes ont formalisé plusieurs mémorandums d’entente avec des acteurs internationaux de premier plan, notamment le consortium formé par TotalEnergies, EREN et Verbund, ainsi qu’avec ACWA Power, signalant l’attractivité du pays pour les investissements dans ce secteur d’avenir.
L’avenir énergétique tunisien se dessine maintenant
La Tunisie franchit une étape décisive dans sa transition énergétique en 2025. L’intégration massive des énergies renouvelables, l’optimisation de la consommation énergétique et le développement de la filière hydrogène vert constituent les trois axes structurants de cette transformation.
Pour réussir cette métamorphose, le pays doit résoudre plusieurs questions fondamentales : l’intégration technique des énergies intermittentes dans le réseau, l’accès au foncier pour les grandes installations, et la mobilisation des ressources financières nécessaires. Cette équation complexe ne pourra être résolue que par une coordination exemplaire entre institutions publiques, secteur privé et partenaires internationaux.
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